L’inclusion numérique au service du handicap : un défi à relever

L’accessibilité devient un enjeu crucial pour inclure les personnes en situation de handicap. Stéphanie Gâteau, entrepreneuse et fondatrice de la start-up Handiroad, s’engage à transformer cet enjeu en réalité au travers d’une application innovante. Sa volonté : faire de la technologie un outil au service de tous, sans distinction.

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Handiroad, un outil au service du handicap

Handiroad, un outil au service du handicap

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Le point de vue de Stéphanie Gateau sur l’inclusion numérique

Le point de vue de Stéphanie Gateau sur l’inclusion numérique

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La tech au service du handicap

La tech au service du handicap

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L’accessibilité numérique est devenue une priorité pour assurer l’inclusion de tous, y compris des personnes en situation de handicap. 

Stéphanie Gâteau, entrepreneuse dans le domaine de la tech et fondatrice de la start-up Handiroad, incarne cet engagement. Son application vise à faciliter et sécuriser les déplacements des personnes à mobilité réduite. L’objectif est de faciliter leur vie quotidienne sans les forcer à révéler leur handicap, tout en plaçant la dignité humaine au cœur de son projet. “Je ne souhaite pas forcément dire que je suis la blonde handicapée parce que je n’ai pas envie d’être que ça,” illustre-t-elle au travers de son propre exemple. 

Des technologies inclusives pour tous

Pour Stéphanie Gâteau, l’innovation technologique doit être au service du bien commun. Dans son jargon technique, elle parle de “tech for good” et d’“IA for good”. Elle cite des exemples concrets pour illustrer la manière dont des technologies initialement conçues pour les personnes handicapées bénéficient aujourd’hui à l’ensemble de la population : la reconnaissance vocale, pensée à l’origine pour les personnes en situation de handicap, ou encore les SMS, destinés aux personnes sourdes. Elle mentionne aussi l’application Be My Eyes, une solution disponible sur le marché permettant de lire le courrier des personnes aveugles. 

Ces innovations, devenues universelles, démontrent l’importance de concevoir des outils inclusifs dès le départ. Cependant, la route est encore longue pour atteindre une véritable inclusion numérique. L’entrepreneuse déplore le manque de femmes dans le secteur de la tech. Elle évoque aussi celles qui y entrent et finissent souvent par le quitter. “C’est juste ahurissant qu’on en soit là et que cela n’affole personne,” dénonce-t-elle. 

Penser des technologies inclusives dès leur conception

Malgré les avancées, elle reste lucide sur les défis à venir. Elle pointe du doigt le manque d’accessibilité des écosystèmes technologiques en France. “Il y a deux ans, un organisme indépendant a démontré qu’aucun incubateur ou pépinière n’était accessible,” ajoute-t-elle. Cette réalité souligne le fossé qui existe encore entre les intentions affichées et la réalité du terrain. 

La fondatrice de Handiroad ne se contente pas de constater les manquements. Elle agit. Après un premier échec de la version initiale de son application, elle a décidé de repartir de zéro pour créer une solution véritablement inclusive. Elle ambitionne de développer la première application 100% inclusive. Elle est consciente que “la majorité des outils numériques actuels restent discriminants” pour certaines catégories de la population. 

Pour illustrer ce manque d’inclusion, la fondatrice d’Handiroad prend l’exemple de Doctolib, une plateforme de e-santé avec des moyens financiers et techniques conséquents. “Avec Doctolib, on peut faire de la téléconsultation, mais il n’y a pas de sous-titrage. Si vous êtes sourd et que vous ne lisez pas sur les lèvres, vous ne pouvez pas utiliser l’outil,” explique-t-elle. Ce constat montre que même les solutions les plus avancées peuvent passer à côté de l’inclusion. Preuve à l’appui, l’entreprise Microsoft a identifié 240 types d’altérations à l’usage d’un outil numérique. 

Stéphanie Gâteau voit dans la technologie un potentiel immense pour transformer la vie des personnes en situation de handicap. Mais elle insiste sur le fait que, pour être véritablement inclusives, les innovations doivent être pensées pour tous dès leur conception. “Moi, ce que je regarde, ce n’est pas ce qui est résolu, c’est la marge de manœuvre et tout ce qui reste à faire,” confie-t-elle. Cette vision reflète son engagement à faire bouger les lignes dans le secteur de la tech, où l’inclusion est encore trop souvent reléguée au second plan. 

Agence de communication Perpignan