C’est l’un des objectifs du gouvernement : s’appuyer de plus en plus sur la production d’énergies renouvelables pour gagner en autonomie. Comme l’a annoncé le président de la République Emmanuel Macron, en février dernier, il faudra être capable d’ici 2050 de produire 40 GW de capacité totale (environ 20% de la consommation d’électricité en France). « C’est un enjeu très fort. Le premier parc construit au large de Saint-Nazaire produit 480 MW, donc il faut 80 fois ça. Il faut accélérer, mais le monde accélère sur les énergies maritimes renouvelables », explique Bertrand Alessandrini, directeur général de la Fondation Open-C.
Officialisée en mars 2023, cette fondation devient le plus grand centre d’essais en mer européen dédié aux Énergies Maritimes Renouvelables. Elle coordonne, développe et pilote les essais en mer des cinq sites d’essai développés et opérés de manière indépendante en France depuis plusieurs années.
De façon plus technique, la Fondation OPEN-C permettra à plusieurs innovations majeures mondiales de se fiabiliser dans les trois prochaines années, dont les essais de cinq prototypes distincts d’éoliennes flottantes de seconde génération, la production d’hydrogène vert offshore ou encore les tests de systèmes photovoltaïques flottants tout en développant l’hydrolien et l’houlomoteur. Bertrand Alessandrini le reconnaît, « pendant des années, c’était cinq fois plus cher de développer les énergies renouvelables. Aujourd’hui, la tendance s’inverse et il devient plus intéressant d’utiliser le vent, le soleil ou la houle pour produire notre électricité ».
Un péril pour la biodiversité marine ?
Dans d’autres pays, les énergies maritimes renouvelables se développent rapidement comme en Chine, qui prévoit de commencer la construction du plus grand parc éolien en mer en 2025. Un développement plus rapide que chez nous si on considère que la préservation de la biodiversité est une préoccupation européenne.
« Aujourd’hui, on teste des technologies mais on regarde aussi l’impact qu’elles ont sur l’environnement : le bruit, la faune, la flore, les oiseaux mais aussi les pêcheurs, le transport maritime et les plaisanciers », précise le directeur général de la Fondation Open-C.
Voilà pourquoi aux côtés des 10 fondateurs (Ifremer, Centrale Nantes, ITE France Énergies Marines, EDF, RTE, TotalEnergies, Technip Energies, Valorem, Valeco, Énergie de la Lune) et de 5 régions (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Occitanie, SUD-PACA) se côtoient au sein du CA des représentants issus du monde de la pêche, des associations de défense de l’environnement, de la recherche et du monde économique. Espérons que tout cela permette de valoriser et défendre les intérêts de chacun dans cette quête d’autonomie.