Comment la médiation animale aide à lutter contre la phobie scolaire

Béatrice Verwaerde est psychopédagogue à Bordeaux. Deux fois par semaine, elle propose des séances de médiation animale avec Ryder, son chien.

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Mêler thérapie et médiation animale

Mêler thérapie et médiation animale

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L’impact de l’animal sur une séance

L’impact de l’animal sur une séance

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Comment se déroule une séance de médiation animale

Comment se déroule une séance de médiation animale

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La psychopédagogie est une méthode de thérapie réservée aux enfants ou étudiants rencontrant des difficultés scolaires, qu’il s’agisse de désorganisation, d’angoisse ou de problèmes de harcèlement. Il est possible de se faire accompagner par un·e professionnel·e, appelé·e psychopédagogue.

Après 15 ans dans l’enseignement, Béatrice a choisi de se reconvertir et ainsi combler une frustration connue par beaucoup de professeurs : ne pas avoir le temps d’être là pour chaque élève. En plus de son expertise, la thérapeute a décidé d’ajouter à certaines de ses séances un petit plus : “Il s’appelle Ryder, c’est un berger australien miniature de 4 ans. Et il est très mignon”, sourit-elle. 

Chien “de soutien émotionnel”

À la suite d’un documentaire sur la pratique de la médiation animale et ses potentiels bienfaits, Béatrice a décidé de se lancer à son tour. “J’ai attendu qu’il ait trois ans. Je me suis aussi beaucoup renseignée et documentée pour savoir quelles caractéristiques un animal devait avoir.” La maîtresse de Ryder précise que c’est un chien “de soutien émotionnel” et non d’assistance. Son rôle principal va donc d’être présent. 

La thérapeute met un point d’honneur sur le consentement de son chien lors de ses séances. Elle apprend ainsi aux enfants à discerner les signes qui peuvent alerter sur son désintérêt. “Il va se lécher le museau, tourner la tête, bâiller…” Dans tous les cas, la psychopédagogue sait reconnaître lorsque son chien ne souhaite pas “travailler”. Elle prend alors le temps de le ramener chez elle si besoin. 

“Ils sont face à un être singulier qui ne les juge pas”

L’intérêt de proposer ce type de séance est avant tout de détendre l’enfant. Un élève qui aura beaucoup d’anxiété liée à sa scolarité risque d’avoir du mal à se livrer face à un adulte. Ainsi, le découpage des séances en deux parties permet deux choses distinctes. En premier lieu, ils vont aller jouer dehors 30 minutes avec Ryder, ce qui peut “aider à améliorer la situation parce qu’il y a une focalisation sur des tâches spécifiques”.

Le reste de la séance, ils rentrent au cabinet. Ryder est couché et calme, ce qui permet de “travailler sur l’anxiété et sur le fait de réduire le stress. […] Il se trouve que les enfants parlent beaucoup à Ryder. Parfois plus qu’à moi.” En effet, Béatrice précise que les enfants “sont face à un être singulier, qui ne les juge pas, qui ne voit pas leur trouble. C’est vraiment ce qu’il y a de précieux dans des thérapies assistées par l’animal”. Par ailleurs, la sensibilité de son chien, qui aime “troupeauter” et les humains, lui offre un véritable plus. 

Béatrice a été confrontée pour la première fois à cette singularité lors d’une séance avec un apprenant : “Ryder venait vers moi, m’alertait sans que j’arrive à comprendre pourquoi. Il allait voir l’apprenant, puis moi […] Trois minutes après, l’apprenant a fait une crise de panique”. Une réaction que Béatrice n’a pas vu venir. Son chien s’est ensuite – sous la surveillance de sa maitresse – occupé à rassurer l’enfant, en le léchant. “Quand les parents sont venus et que j’ai échangé, ils m’ont dit que, d’habitude, les crises de panique de leur enfant duraient 30-45 minutes, alors que là, elle a duré une petite dizaine de minutes.” 

Les séances avec Ryder coûtent entre 60 et 80 euros, pour 1h30 de thérapie. Toutes les informations sont à retrouver ici.

Agence de communication Perpignan