Ce jour-là, il pleut à Saint-Cyr-l’École, dans les Yvelines. En arrivant devant le café, je n’ai qu’une envie : m’abriter. À cette heure-ci, il n’y a pas grand monde dans les rues, je ne m’attends donc pas à trouver l’ambiance joviale que je découvre. Les uns font un puzzle, les autres organisent un Petit Bac et, au bar, on sert des crêpes et des cafés. « Hélène ? Elle fait les crêpes ! » me dit un homme. C’est avec un grand sourire que l’infirmière m’accueille. « Je vous présente Camille, elle est journaliste », me présente-t-elle. Je suis au Commun Café, un lieu atypique qui pourrait bien donner le ton de la société de demain.

Ce café associatif et participatif est un lieu expérimental dédié à la santé, ouvert à tous. Il est le fruit d’une initiative du centre médico-psychologique de la ville. Ce premier pas vers le vivre ensemble permet aux patients de l’hôpital de jour de trouver un refuge hors des murs et aux riverains de mieux appréhender les maladies psychiques.
« On ne guérit pas la maladie psychique comme on guérit un bras cassé », affirme Aurélien, malade depuis 10 ans. Derrière le bar, il travaille certaines compétences psychosociales, comme l’écoute. Valérian me confie trouver ici la bienveillance et le respect qui le poussent à sortir de chez lui.
Ce lieu, Hélène le chérit. « Ça contribue à une nouvelle forme de soin […] En psychiatrie, on a isolé les gens, on les a mis à l’écart. Je pense qu’on a fait du mal. À un moment, il faut rouvrir et aller vers l’autre », explique-t-elle. Et ça fonctionne. Diverses associations de la ville se retrouvent en effet ici pour organiser des ateliers. Le Commun Café est un lieu inspirant, plein de joie et d’animations qui n’est ouvert pour l’instant que les lundis et vendredis.