Vous connaissiez “Le Magazine de la santé”, “La Maison des maternelles”, voici un nouvel arrivant dans la liste des émissions qui nous veulent du bien : “La Health Academy”. Imaginée et montée par Grégoire Gibault, alias Major Mouvement (le kiné à bretelles), elle s’adresse à un public jeune et habitué des réseaux sociaux. Rencontre.
AirZen Radio. Grégoire, vous êtes kinésithérapeute dans le sud-ouest de la France. Mais vous êtes surtout connu sous le nom de Major Mouvement sur les réseaux sociaux où vous cumulez plus de 2 millions d’abonnés. Pourquoi avez-vous fait le choix de parler de santé en ligne ?
Grégoire Gibault. Cela fait 13 ans que je suis kiné. Et j’ai remarqué que les mêmes questions revenaient régulièrement : pourquoi j’ai mal au dos ? Pourquoi j’ai de l’arthrose ? Et puis, les gens consomment les réseaux sociaux. Donc c’est un fabuleux espace pour leur proposer des solutions rapides en matière de santé. Je me suis lancé il y a six ans et mon contenu a trouvé son public.
Vous avez ouvert une voix, c’est indéniable. Les influenceurs santé ont désormais le vent en poupe. Il y a une vraie appétence du public pour ce sujet…
Oui. Un vrai attrait pour la santé. Il y a dix ans, quand nos patients nous disaient qu’ils avaient trouvé une pathologie sur Internet, on leur criait dessus. Aujourd’hui, on a plus le choix. 50% des patients cherchent leurs symptômes sur Internet avant de nous consulter.
On doit donc composer avec ça. Cela s’appelle la littératie, le fait pour le grand public d’avoir une bonne connaissance en matière de santé. Et plus elle est élevée, mieux la société se porte. Il est donc de notre devoir de s’engouffrer dans cette brèche et de proposer des contenus scientifiques vulgarisés et qualitatifs. Il y a longtemps eu une guerre d’information sur la santé. Et nous, professionnels, on ne l’a pas perdue. On ne l’a juste pas menée. C’est dommage, car si on gagne du temps sur les gens qui vont bien, via la communication médicale, on a plus de temps pour se concentrer sur les gens qui ne vont pas bien.
Diffuser cette connaissance scientifique à grande échelle, c’est tout l’objectif de votre nouvelle émission, “La Health Academy”, diffusée sur votre chaîne YouTube…
C’est un plateau, comme à la télé. Nous sommes quatre : Marine Lorphelin, médecin généraliste, Baptiste Fougères, alias ped.urg, ou encore Charline Gayault, sage-femme. On discute de sujets de santé, comme la peau, la nutrition ou encore la sexualité. On n’a pas réinventé l’eau chaude, mais on a juste refait, modernisé, un concept qui plaît aux gens. Moi, je suis simplement kiné. Donc je sais parler de maux de dos, mais quand il s’agit de diabète, par exemple, ce n’est pas mon métier. Il me fallait donc m’entourer des bonnes personnes. Et tous les quatre, on a une mission de santé publique. On parle des choses sérieuses sans se prendre au sérieux.
À quoi doit-on s’attendre dans cette émission ?
À beaucoup de rires. On parle de choses importantes sur un ton décalé et naturel. Les réseaux sociaux nous permettent d’avoir une certaine familiarité. C’est mon quotidien de vulgariser au maximum, de parler aux gens comme je parle à mes copains. La vulgarisation médicale est un exercice très périlleux, un vrai savoir-faire. On croise aussi des disciplines qu’on a tendance à opposer.
C’est un vrai plus quand on sait que les fake news en matière de santé circulent 9 fois plus vite que les infos vérifiées sur les réseaux sociaux, selon l’Inserm…
Si, avant, on pouvait dire qu’une vraie expertise venait d’un diplôme, ce n’est plus le cas à l’ère des réseaux sociaux. Parfois, un seul commentaire émis par un sombre inconnu a presque autant de valeur que celui d’un grand scientifique. On met au même niveau l’expertise d’un médecin et celle d’une personne qui n’a jamais touché de patient de sa vie. Or, cela n’a pas du tout la même valeur. Et c’est à nous, Charline Gayault, de nous ré-emparer de cela. Et nous, on a choisi l’humour. C’est comme ça qu’on lutte contre les fake news.