D’abord jardinier. Puis architecte-paysagiste. Et enfin graphiste. Pour Yoann-Molard-Auclair, ces trois activités, les siennes, présentent une cohérence chronologique.
Pour ce Parisien pur sucre, mais qui déteste l’enfermement urbain, la découverte des plantes fut une bénédiction. Elles l’ont conduit à l’école du Breuil où elle s’est transformée en passion. Il y a obtenu un BEP puis un Bac pro en aménagement de l’espace et travaux paysagers. Puis il a enchaîné sur un Bachelor en architecture du paysage à l’Hepia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture) à Genève.
Soustraire pour mieux élaborer
Mais pour cet amoureux du grand air, pas question de se confiner dans un bureau d’étude. C’est ce qui fait la spécificité de sa pratique du métier d’architecte-paysager, sa deuxième « casquette ».
N’imaginant pas concevoir un jardin sans mettre les mains dans la terre, il travaille directement sur site. Sa connaissance des plantes alliée à un souci écologique permanent sont ses guides. Pas question d’accumuler des raretés hors de prix sur des terrains qu’elles ne tolèreraient pas. Il laisse la nature s’installer et tracer la voie. Il l’observe pour mieux la comprendre. Et procède enfin en soustrayant là où d’autres accumulent.
La gestion différenciée
C’est ce qu’on appelle la « gestion différenciée », qui garantit effet naturel et havre de biodiversité. Mais aussi moins de dépenses d’énergie – à commencer par celle du jardinier ! – et de ressources précieuses, comme l’eau.
En choisissant des végétaux adaptés dans des pépinières bien choisies (Senteurs du Quercy, pépinière Filippi), il parie sur la résilience et l’entretien minimum.
Et là seulement, il enfile son troisième costume : celui de graphiste qui propose son projet sur un plan détaillé, synthétique mais toujours esthétique. Malgré cette approche peu conventionnelle, de plus en plus de clients sont sensibles à son discours. Peut-être parce qu’il met la réflexion sur le jardin – et donc sur l’homme, jardinier ou pas – au cœur de son travail.