C’est en 2022 que Rémi Przybylski et Nicolas Gaboriaud-Kolar ont créé Yifixia, à Montpellier. Les deux chimistes, anciens collègues, ont pour objectif de récupérer des déchets agricoles, appelés coproduits, pour les valoriser. « Ce projet est la résultante d’expérience qui m’ont amené à me lancer et de rencontres avec les acteurs du secteur. Déjà au début des années 2000, ceux-là soulevaient le fait que l’utilisation d’ingrédients chimiques allait poser un problème », explique Nicolas.
Des cosmétiques plus naturels
L’idée est donc d’utiliser ces déchets pour faire des ingrédients pour l’industrie cosmétique. « Ça va permettre aux fabricants de ce secteur de créer des produits plus sains, avec des produits naturels et de protéger aussi la santé des consommateurs. Il faut savoir que ces déchets agricoles ou issus de la transformation agroalimentaire représentaient 12 millions de tonnes en 2017. C’est un réservoir de molécules naturelles utilisables, mais sous-exploité », constate Nicolas.
Par ailleurs, lorsqu’on parle de ces coproduits, il s’agit de morceaux de fruits, plantes et légumes : comme la peau, les pépins, les restes qui ne sont pas utilisés. Différentes techniques d’extraction sont ensuite appliquées. « Pour schématiser, c’est comme une infusion. On verse de l’eau chaude pour extraire la molécule de thé dans l’eau, explique le cofondateur de Yifixia. Nous, on utilise des technologies plus vertes pour moins consommer d’énergie, mais elles sont peu industrialisées comme l’ultrason et le micro-ondes. Avec ma formation de chercheur, on rajoute de la biotechnologie. Ainsi, on est capable de combiner toutes ces extractions avec un impact environnemental moindre. »
Créer une circularité
Cette matière pour leur travail, les deux associés la récupèrent auprès des transformateurs agricoles de la région Occitanie. Ils ont dans l’idée d’étendre leur secteur d’approvisionnement au monde agricole et de se développer aussi bien au niveau local et que régional. « Nous, on veut transformer le coût du traitement du coproduit en revenu. »
Yifixia travaille actuellement sur trois types de coproduits. L’objectif est de commercialiser le premier d’ici à la fin de l’année.
