AirZen Radio. Votre guide est écrit à quatre mains. Par vous, Arnault Pfersdorff, pédiatre, et par la sage-femme Anna Roy. Pourquoi avoir réuni vos expertises de pédiatre et de sage-femme dans un même ouvrage ?
Arnault Pfersdorff. C’est une première pour un livre sur la grossesse. Je suis pédiatre réanimateur. J’interviens donc beaucoup en salle d’accouchement. Je travaille énormément avec des sages-femmes. Je connais donc bien la grossesse, le fœtus, le nouveau-né. On est là aussi pour rassurer les parents.
L’ouvrage est très pratique, bien compartimenté. Est-ce pour rendre accessibles et moins anxiogènes les questions autour de la parentalité et de l’enfant ?
Le fait qu’il y ait un obstétricien, une sage-femme… cela peut être anxiogène pour les parents. Très souvent, ils se posent des milliers de questions. L’arrivée d’un bébé est un véritable ovni, quelque chose qui est n’est pas mesurable. Il est donc important, lorsqu’on aborde des sujets simples ou graves, d’avoir une présentation et des illustrations qui apaisent.
Comment peut-on utiliser le livre ? De façon chronologique ou comme un guide pratique à consulter selon les situations ?
On peut faire les deux. On l’a sous-titré : “Du désir d’enfant jusqu’au post-partum”. Pourquoi ? Parce que le désir d’enfant est un sujet d’actualité et que cela suscite énormément de questions. Ensuite, il y a la grossesse en elle-même : le suivi, le ressenti, la place du coparent, toutes les questions médicales et non médicales. Puis l’accouchement, puis le post-partum.
En le feuilletant, on peut tomber sur des choses auxquelles on n’avait pas pensé. Ou alors, au contraire, si on est très renseigné, cela vient apporter des précisions scientifiques et spécifiques. Par exemple, “je viens d’avoir une échographie et le praticien m’a demandé de revenir dans un mois. Qu’est-ce que ça cache ? Dois-je m’inquiéter”, etc, etc.
Vous insistez aussi sur le coparent tout au long de ces pages…
Pendant des siècles, les mamans accouchaient seules. Les papas s’intéressaient au bébé plus tard. Heureusement, cela a changé. Le coparent est maintenant présent pour l’accompagnement à l’accouchement, dans la salle de naissance… Puis, une fois la poussée venue, il peut se sentir inutile. Alors qu’au contraire, il peut être très très utile. Et une fois le bébé arrivé, là aussi, il doit avoir une place importante.
Il va y avoir la pesée, le peau à peau, qui est très important comme figure d’attachement aussi. On en sait beaucoup plus grâce aux études maintenant. Le fœtus entend les intonations des voix pendant la grossesse. Il pourra donc les reconnaître à la naissance, y compris celle du coparent. Parler au bébé, chanter, le bercer… c’est un rôle primordial.