Viticulture : comment DigiLab se tient à la pointe des innovations

Ce laboratoire d’expérimentation, basé en Gironde, est notamment porté par Bordeaux Sciences Agro. Nathalie Toulon, sa responsable, nous parle des missions de la structure.

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Viticulture et innovations : le Salon Vi-TIC, un indispensable

Viticulture et innovations : le Salon Vi-TIC, un indispensable

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DigiLab : technologie numérique, une aide pour le secteur viticole ?

DigiLab : technologie numérique, une aide pour le secteur viticole ?

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Viticulture : les missions du DigiLab-Bordeaux Sciences Agro

Viticulture : les missions du DigiLab-Bordeaux Sciences Agro

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Savoir de quelles façons les technologies numériques peuvent apporter des solutions à la filière viticole. C’est ce pourquoi DigiLab a été créé en 2018 et est réellement actif depuis 2020. Entretien avec Nathalie Toulon, responsable de la structure.

AirZen Radio. Quelles sont les fonctions du DigiLab ?

Nathalie Toulou. Photo Eva Boisson/Tourne Sol Studio

Nathalie Toulon. DigiLab est une structure développée dans le cadre de Bordeaux Sciences Agro, une école d’ingénieur agronome. On a des activités de recherche, de transfert. On s’intéresse notamment au numérique pour l’agriculture et aux nouvelles technologies de manière large. DigiLab est donc une structure qui a pour objectif de tester, évaluer, expérimenter les technologies numériques et robotiques. Et de pouvoir également les montrer pour sensibiliser les professionnels du monde viticole.

On se sert également de tout ça pour alimenter nos formations et nos supports pédagogiques, éventuellement à la recherche aussi. DigiLab est vraiment une plateforme mutualisée.

Quelles sont les problématiques « majeures » auxquelles les technologies numériques peuvent répondre ?

Aujourd’hui, il y a des préoccupations majeures, comme réduire l’impact environnemental. De moins en moins de produits sont autorisés pour protéger les vignobles. Évidemment, toutes les solutions alternatives ou les qui vont permettre d’aller vers une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires vont intéresser des viticulteurs. Ils vont chercher, par exemple, des outils pour permettre un désherbage mécanique plutôt que chimique. Ou alors, ils vont avoir besoin de capteurs, d’instruments ou d’éléments de mesure, qui vont permettre de savoir comment optimiser les traitements, mieux les appliquer.

L’autre contrainte, c’est l’adaptation au changement climatique et toutes les solutions qui vont permettre d’y répondre. Que ce soit une meilleure connaissance de certains aléas ou une meilleure action. Des solutions pour pouvoir protéger au bon moment vont directement intéresser les viticulteurs.

Une autre priorité est au niveau de la capacité à trouver certains types de personnel, comme les tractoristes. Et ainsi trouver des alternatives pour répondre parfois aux problématiques de main d’œuvre, ou libérer le viticulteur sur des tâches qui peuvent être pénibles, chronophages, etc. La robotique peut apporter un certain nombre de solutions alternatives. Tout n’est pas robotisable, mais cela peut être adapté à un certain nombre de situations. On est toujours dans le domaine du moyen, du support de l’homme et au viticulteur.

D’après vous, comment les viticulteurs appréhendent ces innovations dans leur secteur ?

Les viticulteurs y voient un intérêt. Après, il faut qu’ils y voient un retour sur investissement. Ça veut dire qu’il faut qu’ils aient suffisamment d’informations pour accepter de prendre ces nouvelles solutions sur leur exploitation, d’essayer, pour voir si ça leur convient financièrement ou en matière d’organisation du travail, de confort. Car, évidemment, ces solutions ne sont pas gratuites. Elle doivent en valoir le coup.

Justement, DigiLab organise le salon Vi-TIC, tous les deux ans. Cet événement permet de se rendre compte de l’actualité des innovations dans le secteur viticole. Pourquoi ce rendez-vous est nécessaire ?

Parce que ce n’est pas forcément évident d’avoir de l’information sur ces technologies qui sont assez nouvelles. Et de savoir qui sont les acteurs, les types de solutions qui existent. Par rapport à d’autres secteurs agricoles, la viticulture est peut-être pas le plus avancé en termes de diffusion des technologies numériques et robotiques. Ce salon concentre, en un après-midi, différents acteurs qui proposent diveres solutions. Que ce soit des outils de gestion, des capteurs qui peuvent être associés à des outils d’aide à la décision, dont certains sont basés sur l’intelligence artificielle, des acteurs de la robotique, etc. C’est en développement.

Il y a aussi des acteurs qui proposent des solutions au Chai avec des capteurs qui, par exemple, vont suivre les procédés de production du vin, les étapes de vinification, de fermentation. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne faut pas voir l’agriculture et la viticulture comme des choses figées, qui ne reposent sur des siècles de savoir-faire. Il y a aussi de l’innovation au quotidien.

—> Pour aller plus loin : Vignes : quand la technologie se met au service de l’environnement

Ce contenu audio a été diffusé le 17 juillet 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan