« Je dis souvent qu’on vote trois fois par jour en cuisinant, on a trois fois l’occasion de bien manger en se faisant plaisir et en sélectionnant les bons produits », confie Victoire Loup.
Cette passionnée de cuisine répond aux questions d’AirZen Radio dans un café à la française, situé dans le quartier de Melrose Place, à Los Angeles. C’est ici qu’elle vit une partie de l’année.
Lorsqu’on lui demande ce qui lui manque le plus lorsqu’elle est en Californie, elle nous répond avec le sourire: « le beurre, le fromage et le pain. Mais désormais je fabrique le miens avec un levain que j’ai baptisé Bread Pitt ». Et d’ajouter : « Néanmoins, la gastronomie californienne est surprenante, locale et éclectique », confie l’autrice du blog In The Loup, dans lequel elle recense les meilleures adresses de la capitale californienne.
Au-delà de son travail de consultante pour des grands noms de la cuisine, Victoire Loup est aussi une autrice culinaire accomplie.
« Redonner la place au local, renouer avec celles et ceux qui font notre gastronomie »
Ses ouvrages ont d’ailleurs donné un sérieux coup de fouet aux livres de cuisine. Entre “Cuites” (où elle donne des remèdes de grands chefs pour survivre à une gueule de bois) et “Chaud” (où elle interroge les chefs sur leurs meilleures recettes pour séduire), l’autrice plonge dans l’intimité des stars de la gastronomie.
« J’ai foi en la nouvelle génération de chefs qui casse les codes »
Mais elle ne s’arrête pas là. Cette ancienne du “Fooding” (sorte de Bible du bien manger) et actuelle chroniqueuse du Guide Michelin met aussi la main à la pâte : elle est notamment l’autrice de “Régalades”, un livre référençant pas moins de 500 produits à se faire livrer chez soi. Pour les trouver, elle a parcouru fermes et épiceries à travers toute la France, le long d’un périple titanesque.
Pour cette diplômée de Sciences Po Paris, élevée dans une famille de grands parfumeurs, le défi du mieux consommer est avant tout humain : « C’est à notre portée de consommer moins de viande, d’acheter local au maximum et de simplement discuter avec celles et ceux qui cultivent nos produits », explique-t-elle.
Autre sujet qui lui tient à cœur : la parité. « N’oublions pas que quand on parle de cuisine, il y a bien plus de femmes qui s’en chargent dans le monde. Il faut donc leur faire une place dans ce milieu masculin… Mais j’ai foi en la nouvelle génération », conclut-elle.