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Vélo : les conseils de Gaëtan Couffignal pour voyager avec un enfant

Gaëtan Couffignal est un habitué des voyages à vélo, à tel point qu'il partage sa passion et ses conseils sur sa chaine YouTube Cyclo Voyage. Cet été, il est parti pour la première fois avec sa fille.
© Cyclo voyage avec Gaëtan
Journaliste

“Pour moi le vélo, c’est vraiment une longue histoire”, raconte Gaëtan Couffignal, créateur de la chaîne YouTube Cyclo voyage avec Gaëtan, des réseaux sociaux du même nom et de cyclovoyage.com. “J’en faisais déjà tout petit dans le Tarn, où je suis né. Dès que j’avais un moment de libre, je prenais le vélo, j’allais dans les rues de mon quartier et puis de plus en plus loin. Par exemple, chez mes grands-parents, dans l’Aveyron.” Petit à petit, les distances s’agrandissent, la façon de pédaler aussi. Après une pause au moment de ses études, il s’y remet alors qu’il entre dans la vie active. D’abord pour des week-ends, puis une semaine, puis plusieurs. “Une fois qu’on a goûté au voyage à vélo, il est difficile de s’en défaire. On a toujours envie de repartir”, s’enthousiasme-t-il.  

Il partage désormais sa passion sur les réseaux sociaux qu’il alimente de vidéos de ses nombreux voyages : la vallée du Lot, le long de la Seine avec sa compagne, Amsterdam-Paris ou encore le piémont pyrénéen. “L’un des derniers très beaux voyages que j’ai pu faire c’était le chemin de Compostelle, entre le Puy-en-Velay et Fisterra au bord de l’océan Atlantique. Et puis cet été, on a longé le canal de Bourgogne avec ma fille, pour son premier voyage à vélo.” 

Gaëtan n’a qu’une règle lorsqu’il s’agit de partir en vadrouille : il n’y a pas de règles. “Ça dépend vraiment du voyage que je fais, de sa durée. Parfois, pour un week-end ou trois jours, je n’ai pas envie de prendre tout mon bazar pour camper. Je vais donc opter dans une chambre d’hôte ou chez l’habitant. Pour des voyages plus longs, parfois, je prends la tente pour faire du camping, voire du bivouac.”

Mais avant de partir, il organise toujours un minimum son voyage, se renseigne sur les routes ou les pistes cyclables qu’il va emprunter, les endroits à visiter. Il dessine alors son itinéraire en fonction des hébergements qu’il va trouver sur son chemin, des campings. “J’aime planifier, mais c’est bien aussi de se laisser un peu de liberté pour ne pas, non plus, être le nez dans le guidon et suivre quelque chose de trop préétabli à l’avance. Il faut laisser la place, non à l’imprévu, mais à la découverte.”

Alors, quand le spécialiste des voyages à vélo est parti pour la première fois l’été dernier avec Clarisse, sa fille d’à peine un an, il a dû repenser ses habitudes. Notamment au niveau du matériel. Il a ainsi fallu prévoir une remorque avec amortisseurs pour installer la petite. “On dit que le poids est l’ennemi du cycliste. C’est-à-dire que moins on prend de choses, plus facile est l’effort”, explique-t-il. “Mais avec ma fille, il faut apporter ses jouets, sa couverture, pour qu’elle puisse être à l’aise et jouer pendant les trajets.” Finalement, Gaëtan aura tracté entre 25 et 30 kg de plus que lorsqu’il part seul. C’est donc un effort différent auquel il faut être préparé. Les étapes ne vont pas être les mêmes, il va falloir voir plus court, plus facile aussi, éviter des zones avec trop de dénivelé, privilégier de partir l’été pour être à peu près sûr d’avoir du beau temps.

“Le gros changement, aussi, c’est qu’on ne maitrise pas le voyage, c’est-à-dire qu’il faut qu’on s’adapte à l‘enfant. C’est lui qui va dicter le rythme de la journée. Il va avoir besoin de se défouler, d’aller gambader, de jouer, il ne peut pas rester harnaché toute la journée. Tous les trois quarts d’heure à une heure, il faut donc s’arrêter et jouer avec lui, lui faire profiter du voyage à vélo autrement que dans sa remorque.” 

Et là, pas question de faire du bivouac. Les parents ont en effet joué la sécurité en réservant des hébergements à l’avance. “On a trouvé que c’était bien pour elle d’avoir son petit cocon le soir, de dormir dans un lit parapluie, être au chaud, au sec, avec ses petits repères.” 

L’enfant dicte le rythme

Une remorque est idéale, selon Gaëtan, pour les enfants en bas âge. Ils peuvent ainsi être bien assis, attachés convenablement avec leur casque et jouer en étant bien calés à l’intérieur. Lorsqu’ils sont plus grands, on peut opter pour un “follow me”, le vélo que l’on attache derrière son propre vélo pour qu’il ait l’impression de participer au voyage.

Reste à préparer l’enfant. “Ce qui est important, selon moi, pour un voyage d’une semaine, c’est de partir un week-end, mais en conditions “voyage”, c’est-à-dire que l’on prend ce que l’on pense emmener pour le futur périple. Et finalement, ce sera un test, l’occasion de voir s’il manque des choses ou si, au contraire, on a pris des équipements qui n’ont pas servi et, dans ce cas, qui seront inutiles aussi plus tard.”

Dans tous les cas, selon Gaëtan, il faut tester, se lancer tout simplement. C’est en essayant qu’on apprend. Mais c’est aussi une bonne chose d’initier les enfants le plus tôt possible pour qu’ils prennent l’habitude de se déplacer à vélo. “J’espère qu’ils auront envie de repartir plus tard et qu’on pourra faire des voyages tous ensemble en famille. Je serais plutôt fier si c’est le cas”, s’amuse-t-il. 

Des perspectives encourageantes pour Gaëtan, convaincu des vertus du périple à bicyclette. “Quand on est en voyage à vélo, le chronomètre reste à la maison. Il n’y a pas de performance. C’est l’opposé. On se laisse porter, c’est l’éloge de la lenteur. On profite de chaque instant, on ne va pas juste d’un point A à un point B, c’est le chemin, la route qui est le voyage à part entière.” Voyage ainsi est un moyen selon lui de se reconnecter à des choses simples, retrouver des odeurs, des sons, des bruits, que l’on n’entend pas au quotidien. Cela offre aussi la liberté de pouvoir s’arrêter où l’on veut, dormir où l’on veut.

Gaëtan transmet sa passion, ainsi que ses conseils et astuces via sa chaîne YouTube. “Le but est de donner envie, de montrer que tout le monde peut le faire, que ce n’est pas si compliqué, qu’il suffit de se lancer.” Son dernier film, “Le Tarn à vélo”, pour lequel il a longé la rivière, de sa source en Lozère jusqu’à la confluence dans le Tarn-et-Garonne, a été sélectionné pour être projeté lors du 37e Festival international du voyage à vélo de Cyclo-camping international qui se déroulera les 24 et 25 février au Mans. Le film sera également visible sur la chaîne YouTube Cyclo voyage avec Gaëtan.

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