En pleine Semaine européenne de la mobilité, nous nous sommes demandé ce qui favorisait l’essor de la pratique du vélo en France et notamment des voyages à vélo. Pour Florent Tijou, en charge de la communication pour l’association France vélo tourisme, avant toute chose, c’est indéniablement l’aménagement. “C’est pour ça que les collectivités – départements, régions, villes, métropoles – sont largement en train de déployer des moyens pour augmenter le réseau cyclable. C’est l’aménagement qui fait venir les cyclistes.”
À cela doivent s’ajouter les services, à savoir un accueil personnalisé pour les amateurs de deux roues non motorisés, parce que leurs attentes sont particulières. Par exemple, savoir que l’on peut garer son vélo dans un endroit sécurisé. Pour retrouver des lieux vélo friendly, la marque Accueil vélo est encore le meilleur moyen de ne pas se tromper. On peut l’identifier dans les hébergements, chez les loueurs et sur les sites de visites, qui font un effort supplémentaire dans l’accueil des cyclistes.
Pour Florent Tijou, il faut aussi pouvoir proposer une cohérence au niveau de l’information, du balisage. En France, les 20 000 km d’itinéraires sont balisés de la même manière, du nord au sud, d’est en ouest. Cela évite de se perdre avec des visuels ou identifiants différents d’une région à une autre ou d’une route à une autre.
Enfin, il faut pouvoir permettre aux voyageurs de trouver une information centralisée, à portée de clic, pour tout savoir sur les tracés adaptés, les éventuelles problématiques d’un itinéraire pour anticiper, et ce, sur tout le réseau cyclable touristique. C’est d’ailleurs l’une des missions historiques de France vélo tourisme.
+112% de visites depuis la pandémie
L’association s’est donné pour but de démocratiser le voyage à vélo en France avec l’ambition de mettre le maximum de Français sur une bicyclette pendant leurs congés. Mais pour cela, il faut casser les freins. “Le public n’est pas forcément au courant des possibilités qui existent, des services. Notre idée, c’est de montrer que c’est possible, que l’on peut aujourd’hui emprunter des itinéraires de chez soi ou depuis notre lieu de villégiature, et voyager différemment, d’une manière plus respectueuse de l’environnement. Une autre façon de visiter notre pays.”
Cette nouvelle vision du voyage nécessite des changements de comportement : faire sans voiture, se procurer un vélo, en louer un le cas échéant, s’intéresser un minimum à son entretien, prévoir des sacoches, se renseigner sur les itinéraires, prendre le temps. Mais qui bénéficie d’un véritable engouement depuis le Covid-19.
“Sur notre plateforme, on a noté une augmentation du nombre de visiteurs de l’ordre de 112%”, précise Florent Tijou. “L’an dernier, on a renseigné près de 4 millions de voyageurs qui souhaitaient se lancer.” Il existe aussi un autre indicateur pour mesurer cet essor, c’est le nombre de passages de cyclistes sur les itinéraires en France, lequel a augmenté de 31% entre 2019 et 2022.
Forcément, qui dit public qui s’agrandit dit public qui s’élargit. Si historiquement, ce sont surtout les personnes de 55 ans et plus qui avaient pour habitude de donner un coup de pédale, une proportion importante de familles et de 30/45 ans apparaît désormais dans les statistiques.
Liberté et contact avec la nature
Finalement, pour se lancer, lire le retour des voyageurs eux-mêmes reste encore la meilleure idée. Pour le reste, ides sites et associations spécialisés permettent de trouver des informations sur le choix du matériel, des itinéraires, en fonction de nos envies et de notre niveau vélo. “Pour un premier voyage, c’est de bien s’équiper. Un bon vélo, de bonnes sacoches, des pneus anti-crevaisons, pour ne pas avoir, à chaque carrefour, à réparer une crevaison”, précise Florent Tijou.
Un mode de voyage qui apporte un sentiment de liberté inégalé, en même temps qu’un contact avec la nature sans restriction, “nez au vent”. C’est aussi économique. Mais comme tout voyage, il y en a pour tous les budgets. Cela va surtout dépendre du choix de notre hébergement. Il faudra compter entre 70 et 80 euros avec hôtel ou chambre d’hôtes par jour et par personne, la moitié si l’on opte pour le camping. Il faudra aussi penser à l’enveloppe “restaurants”, si l’on veut se faire un petit plaisir, notamment en fin de journée.
France vélo tourisme vient enrichir son site internet en permanence avec de nouveaux itinéraires, près de 25 000 km d’itinéraires vélo mais aussi VTT, lequel offre une autre façon de découvrir nos territoires. Les itinéraires sont classés du plus simple au plus soutenu. Le but étant d’accompagner le voyageur, depuis ses débuts jusqu’à ce qu’il sache bien en faire et, in fine, qu’il puisse tracer lui-même sa route, via un calculateur disponible en ligne. “Au fur et à mesure, on va se débrouiller par soi-même.” On a aussi la possibilité de créer son carnet de voyage, où l’on va pouvoir retrouver son itinéraire en ligne et tous les services et points d’intérêt que l’on aura retenus, tout au long de notre périple.
