Certaines personnes ne sont encore jamais montées sur un vélo. Qu’elles n’en aient jamais eu l’occasion ou parce que, culturellement, ça ne se faisait, ou bien encore à cause d’un relief trop important dans la région où elles ont grandi… les raisons sont multiples. Et ce n’est pas si rare.
Mais ce qui les rassemble c’est cette même envie de dépasser leur peur, de gagner en liberté, en mobilité, et accompagner dans les balades les membres de leur famille et souvent leurs enfants. Ne plus être à la traîne.
L’association Vélo-cités promeut la cyclomobilité depuis plus de 20 ans à Bordeaux et dans sa métropole, et propose depuis quelques années des cours pour les grands débutants.
Savoir freiner est essentiel
Le plus important étant de savoir maîtriser son vélo, et notamment freiner, face à la circulation automobile, aux trottinettes, aux autres usagers, aux piétons. Les cours commencent toujours par un petit échauffement. Les élèves vont commencer, comme les enfants, en position draisienne. Il faut trouver l’équilibre, avant de se lancer.
Slaloms entre les plots, autour des arbres, promenade dans les petites allées pour apprendre à faire des virages à angle droit, lâcher l’appui main pour indiquer si l’on tourne, courses de lenteur… Les élèves font tout comme les pros, mais sur un plateau un peu plus sécurisé pour l’instant, sur les quais de la Garonne. Des petits exercices pour gagner en confiance, avant de se lancer dans le grand bain, lorsqu’ils se sentiront prêts.
“Il faut beaucoup de courage”
“Pas simple d’arriver en tant qu’adulte, avec le regard des proches, de la famille… Il faut beaucoup de courage”, explique Sébastien Rousseau, chef de projet Vélo-Cités et, accessoirement, professeur de vélo. “J’explique aux élèves que ce moment est pour eux. Il faut que vous soyez détendu, il ne faut pas que vous vous mettiez la pression. Il y en a suffisamment dans la vie. Faire du vélo, c’est cool.”
Un apprentissage qui apporte beaucoup de fierté aux participants, explique-t-il. “Pour nous, ça paraît tellement simple et tellement commun, mais pour eux, ce sont de très grandes joies. Ils nous le font partager et c’est un bonheur immense. 100% des gens qui ont tenté leur chance ont réussi.”
L’association propose vingt-six heures de cours pour être autonome, sous forme de sessions de deux heures. Il y a aussi des stages de remise en selle, pour ceux qui savent déjà pédaler, mais qui voudraient reprendre confiance, notamment pour rouler en ville. En plus, des tarifs solidaires sont possibles, selon les situations. Car savoir faire du vélo, c’est essentiel, et ça contribue, aussi, à l’égalité des chances.