La genèse de cette journée de sensibilisation au handicap visuel est avant tout une histoire d’amitié entre Sylvain Charron, passionné de course à pied, et Michel Le Besnerais, marathonien et non-voyant. Les deux hommes se sont rencontrés lors des courses organisées par l’association Urban Runners. “Je voulais lui rendre hommage et sensibiliser les gens en leur expliquant comment interagir avec une personne déficiente visuelle”; raconte Sylvain.
Pour ce 6 juillet 2024, des tentes blanches ont été installées dans le parc Peixotto, à Talence, près de Bordeaux. Le public a pu s’essayer à différentes activités. Au programme : ateliers sensoriels pour le toucher et l’odorat, découverte du monde multimédia destiné aux personnes non-voyantes, initiation au braille ou encore découverte des chiens guides d’aveugles.
Les organisateurs ont aussi proposé au public une course “spéciale”. Pour la réaliser, il n’était aucunement nécessaire d’être un grand sporti. Il fallait avant tout accepter d’avoir “une confiance aveugle” en son partenaire. Le principe : un masque sur les yeux du guidé et, du côté du guideur, tout se passe à la voix et dans la précision de ses indications. Pour créer une connexion entre les deux personnes, une corde est attachée au doigt de chacun.
Sensibilisation : se mettre dans la peau des déficients visuels
Une journée placée sous le signe de la rencontre et de la pédagogie. Nombreux sont les participants à s’être prêtés au jeu. Enfants et adultes ont pu tester les activités. Un groupe d’éducateurs et de jeunes adolescents étaient par ailleurs présents. “Je trouve ça intéressant de pouvoir se mettre dans la peau d’une personne aveugle,” raconte Bessem, éducateur dans un Centre Social et Familial (CSF) à Sainte-Eulalie, en Gironde.
Pour Agnès, bénévole et déficiente visuelle, “il est important que le monde du handicap soit mieux reconnu. Aujourd’hui, cela peut toucher tout le monde, surtout avec la population vieillissante. Pour ma part, je suis déficiente visuelle depuis la naissance. J’ai évolué dans le monde des non-voyants. Je travaille avec des non-voyants et, pourtant, j’ai dû m’intégrer dans le monde des valides. Des journées de sensibilisation comme aujourd’hui permettent de toucher les adultes et les enfants. Si j’ai réussi à sensibiliser deux personnes aujourd’hui, c’est gagné !”
À travers diverses activités et une course symbolique, cette journée a permis aux participants de mieux comprendre et appréhender les défis quotidiens des personnes déficientes visuelles et à renforcer la compréhension et l’inclusion au sein de la société.