D’ici 2030, il pourrait y avoir 750 000 secouristes en santé mentale dans les entreprises, les écoles ou dans la rue. C’est l’objectif de l’association Premiers secours en santé mentale (PSSM) qui développe une formation de 14 heures inspirée d’une méthode australienne. « C’est une méthode qui a fait ses preuves et que nous avons adaptée à la France dès 2018 », explique Muriel Vidalenc, présidente de PSSM. Appelée AERER, cette méthode consiste à Approcher, Écouter activement, Réconforter, Encourager à aller vers des professionnels et Renseigner sur les autres ressources.
Il ne s’agit pas de se prétendre médecin ou super-héros, mais d’être une première porte ouverte en cas de doute. « La santé mentale est un continuum. Le fait que la population s’y intéresse permet de mieux prévenir et se diriger vers une prise en charge plus rapide », reconnait le professeur Nicolas Franck, psychiatre.
75 000 Français formés aux premiers secours en santé mentale
Carla est étudiante et secouriste en santé mentale depuis février 2022. « Quand j’étais en cours, une étudiante est partie de la salle en pleurs. Je venais d’être formée et me suis sentie légitime d’aller la voir. Elle a commencé par me dire qu’elle n’avait pas besoin de mon aide, puis elle a fini par me raconter qu’elle faisait une crise d’angoisse. On a marché dans le couloir, discuté, je l’ai aiguillée vers certaines ressources, professionnels ou groupes de parole, puis elle m’a avoué que ma présence l’avait aidée. J’étais très reconnaissante qu’elle ait accepté mon aide car on ne peut pas les forcer », explique-t-elle. Carla le reconnaît, être là pour d’autres citoyens peut faciliter cette réciprocité d’être aidée elle aussi en cas de besoin.
L’objectif de PSSM est de multiplier ce chiffre par 10 le nombre de formés d’ici 2030. La formation peut être suivie à titre personnel (prévoir 250 euros) ou au sein d’une entreprise ou école.
