Dans cet atelier situé au 84 quai de Jemmapes, à Paris, le temps semble s’être arrêté. Au plafond, sont accrochées des machines actionnées par un moteur du XXe siècle. Sur les tables en bois, des verres ébréchés, des statues en cristal et autres carafes s’accumulent. Ces objets trouvent ici une seconde vie grâce à Clémence Magnier, l’unique employée de la cristallerie Schweitzer.
“À la base, je suis formée au métier de tailleur de cristal. J’ai appris le métier de réparateur assez facilement, à force de pratique. Je peux réparer un verre, par exemple, en diminuant sa hauteur. Ou réparer une pièce cassée en deux avec une colle spécifique aux UVs, par exemple”, explique la jeune femme.
Des difficultés liées à la crise du Covid
“Une cliente, un jour, m’a apporté un vase totalement cassé dont il restait à peine 2 cm à partir du fond. Elle souhaitait absolument qu’il soit réparé, car c’était un ami décédé qui le lui avait offert. J’ai donc finalement pu le transformer en pièce papier en gardant le fond du verre”, raconte Clémence.
L’après Covid a été particulièrement difficile pour la cristallerie. Les clients ne se déplaçant que très rarement, les pertes économiques ont été de taille. Clémence a alors cumulé près de 60 000 euros de dettes. “J’ai réussi à récolter près de 30 000 euros sur ma cagnotte en ligne. Je me sens vraiment très chanceuse, cela m’a permis de payer mon loyer. La situation s’améliore, même si je ne suis pas encore sortie d’affaire. On est sur la bonne voie”, sourit la gérante.