« La santé mentale, ce n’est pas que dans la tête ! » C’est le slogan de la nouvelle campagne de mobilisation du Psychodon, agir pour la santé mentale. Cette 5e édition se tient les 11 et 12 juin. Elle appelle ainsi à se rassembler pour soutenir les appels aux dons pour la recherche, la prévention, et l’accompagnement des personnes malades, des familles et des aidants. Cette année, l’accent est mis sur les troubles psychosomatiques. Sont attendues des marches en France, le dimanche dès 10h30, suivies le lundi d’un concert caritatif à l’Olympia, à Paris, avec notamment Yannick Noah, parrain de l’association.
Cet événement a été fondé en 2018 par Didier Meillerand, journaliste. « J’ai publié un témoignage dans un livre : “La poire en bois – Grandir avec un frère schizophrène”. Je trouvais qu’on ne parlait pas assez des maladies psychiques, dit-il. Étant donné qu’il y a le Sidaction et le Téléthon, je me suis dit pourquoi pas un Psychodon pour traiter de ces thématiques ».
Déstigmatiser les troubles psychiques
À savoir, 12 millions de Français souffrent de troubles psychiques, tels que la schizophrénie, la bipolarité, la dépression. Un sujet concernant qui, pourtant, est tabou. « Parce que ça nous renvoie à nos plus grandes fragilités, analyse Didier. Quand on parle de santé mentale, on pense au fou, à un dangereux, un fainéant. Et puis, quand on est concerné, on le cache, sinon c’est un aveu de faiblesse. On peut être pointé du doigt. Il y a de la stigmatisation d’où la nécessité d’en parler. » Par ailleurs, le fondateur du Psychodon souligne qu’une personne sur cinq est ou sera touchée par des troubles psychiques au cours de sa vie. « Il suffit parfois d’un accident de la vie – une charge mentale excessive – pour développer un trouble dépressif. »
Sur son site internet, Psychodon a renseigné les différentes lignes d’écoutes existantes comme Nightline, mais aussi un lien pour prendre rendez-vous avec un psychologue. D’ailleurs, cette année, les organisateurs militent pour un accès pour tous et remboursé chez ce spécialiste. Une pétition est en ligne : “Le psy en accès direct pour tous”. Il est vrai que, l’an dernier, le gouvernement a mis en place le dispositif Mon Parcours Psy. Il permet le remboursement de huit séances par an par la Sécurité sociale et la mutuelle. Une initiative qui va dans le bon sens selon Denis Meillerand, mais pas suffisante pour accompagner sur le long terme les personnes touchées par les troubles psychiques.
Des consultations chez le psy remboursées
Par ailleurs, un meilleur accompagnement permettrait dans le même temps de faire des économies. La santé mentale est le premier poste de dépenses de la Sécurité sociale. « Elle représente à elle seule 23,3 milliards d’euros, soit près de 14 % des dépenses totales, si l’on regroupe les « maladies psychiatriques » et l’ensemble des « traitements chroniques par psychotropes », renseigne-t-elle sur son site. Un accès simplifié à une consultation permettra « moins d’errance thérapeutique. Mais aussi, moins de développement de maladies, moins de prescriptions de médicaments, d’hospitalisations. C’est au début qu’il faut agir », souligne Denis.
Et agir, c’est ne pas hésiter à en parler à un psy, des spécialistes, des structures adaptées pour que l’on puisse nous venir en aide. « Nous, au Psychodon, on dit souvent que : le lien, c’est du soin parce que nous sommes des êtres sociaux, de paroles. Et être avec d’autres, c’est se soigner, » conclut le fondateur de Psychodon.