Pourquoi cantonne-t-on le plus souvent l’emprise affective au seul cadre amoureux ? Barbara-Ann Hubert, psychanalyste et autrice, élargit le spectre. Selon elle, cette emprise transcende les relations amoureuses, s’immisçant même dans le milieu professionnel et personnel. Elle peut ainsi se manifester de manières diverses et subtiles, rendant sa détection complexe.
Pourquoi cette perception limitée ? Parce que l’amour offre l’expression la plus visible et douloureuse de l’emprise affective. Cependant, elle se glisse partout. Par exemple, un parent anxieux imposant ses peurs à son enfant jeune adulte crée une emprise inattendue et involontaire. Cette omniprésence complexifie sa reconnaissance. L’autrice souligne que l’emprise n’implique pas toujours une intention de nuire. L’individu peut aussi être animé par ses propres peurs et angoisses, plaçant ses besoins avant la relation elle-même. Un phénomène qu’elle nomme « l’emprise de l’emprise », illustrant ainsi la profondeur des problématiques liées à celle-ci.
Dans le monde professionnel, aussi, l’emprise affective est palpable. Elle se manifeste par des exigences irréalistes, une pression excessive et une urgence artificielle. L’employé, craignant de perdre son emploi, subit cette emprise, priorisant ces peurs sur ses besoins réels.
Dans son livre, Barbara-Ann Hubert nous aide à observer et traduire les signaux pour nous permettre d’éviter ce type de relations. Elle propose également des voix pour en sortir.
“L’emprise affective, dénouer les liens toxiques“, de Barbara-Ann Hubert et Saverio Tomasella, réédité en poche aux éditions Eyrolles. 228 pages, 6,90 euros.