“Toutes à l’abri” est née de la demande des femmes, que les créatrices de l’association ont rencontré dans la rue lors de maraudes. Elles formulaient la nécessité d’un lieu sécurisé qui leur serait destiné. “Toutes à l’abri” met à disposition des douches, un accès à une machine à laver, un lieu repos et une distribution de produits de première nécessité, trois jours par semaine. Ces femmes sont orientées par d’autres associations, les acteurs sociaux de la ville, les assistantes sociales de secteur, le CCAS, la mairie, ou bien, elles sont abordées pendant les maraudes alimentaires organisées par l’association.
“Venir passer une journée ici et avoir la possibilité de décider de ce qu’elles vont manger, parce qu’on cuisine ensemble, de rigoler ou juste aller dans un lit pour dormir et ne pas parler, mais savoir qu’il y a des gens autour en soutien, ça leur fait du bien”, raconte Blandine Vanmeer, coordinatrice de “Toutes à l’abri”. “Elles ne viennent pas forcément pour une aide administrative ou des produits d’hygiène, elles viennent chercher de la compagnie, boire un café, discuter, pas forcément parler de leurs problèmes. Ce sont ces moments de normalité qu’elles recherchent et c’est ça qu’on essaie de recréer ici”.
Mettre leur histoire en pause et prendre du temps pour elles
Des activités sont également organisées depuis un an. Des ateliers mis en place à la demande des femmes, en fonction de ce qui leur manquait, de ce dont elles avaient besoin. Une séance manucure une fois par mois, des cafés-santé avec des partenaires extérieurs, comme Médecins du monde, des sages-femmes, des dentistes pour faire de la prévention, des cours d’anglais, de couture, du yoga… En fonction de leurs envies et des bénévoles disponibles pour encadrer.
“Elles peuvent mettre leur histoire, la rue, en pause, et penser à ce moment-là à un truc chouette, se donner la possibilité de ne pas toujours être dans l’urgence, reprendre le pouvoir sur leur vie, avoir le choix de décider de ce qu’elles veulent faire, même si leurs papiers ne sont pas à jour ou qu’elles ne savent pas où elles vont dormir ce soir, prendre du temps pour elles”.
Une association créée par des jeunes femmes
Les bénévoles sont plutôt jeunes, la moyenne d’âge est de 30-35 ans. C’est d’ailleurs cela qui a contribué à ce que l’association obtienne récemment le prix de l’Egalité. Une récompense pour leur engagement en faveur de l’égalité femmes-hommes et aussi pour le fait que l’association ait été créée par des jeunes femmes. “Les filles qui viennent nous voir sont très touchées par la cause des femmes, la jeune génération notamment. Elles veulent pouvoir lui donner du temps et du soutien”. D’ailleurs, au local, les bénévoles sont exclusivement des femmes, “pour respecter cette volonté de non-mixité”.
On peut contacter “Toutes à l’abri” pour créer un projet avec elles ou leur proposer un local, ce qu’elles recherchent en urgence puisque le leur doit être détruit l’an prochain. Un nouveau lieu plus près du centre-ville, pour permettre plus de passage, et au coût moins élevé.