Elles ont grandi face à cette superbe chaîne de montagnes et s’y sont rencontrées. Claire Barbie et Roxanne Laval, co-présidentes de Pyr’elles, ont eu l’idée de créer une association, accessible financièrement, pour mettre le pied des femmes à l’étrier pour pratiquer des sports de montagne : randonnée, escalade, canyoning, rafting, raquettes l’hiver, vélo. Un petit coup de pouce, pas grand-chose, l’allumage, comme elles le décrivent, pour se rendre compte que, finalement, on en est capable, et trouver les bonnes personnes pour nous accompagner.
Pour s’évader sportivement, pas besoin de traverser la planète, les Pyrénées ont déjà beaucoup à offrir, avec beaucoup de sites encore sauvages où on ne rencontre pas âme qui vive, loin des lieux emblématiques et touristiques des environs, Gavarnie, Cauterets ou encore La Mongie. “On a conscience du terrain de jeu qu’on a à portée de main. Ça demande un petit niveau physique, mais tout peut être accessible. Ca a toujours été notre but de trouver des endroits dans lesquels on peut évoluer, quel que soit le sport ou le niveau. C’est ce qu’on a envie de faire découvrir, des lacs, des sommets, des lieux extraordinaires.”
Des sorties en petit groupe
On trouvera, en effet, un groupe en fonction de notre niveau. La marmotte qui débute, qui ne veut pas aller trop loin de son terrier, l’izard qui pratique déjà un peu la montagne et la gypaète pour celles qui pratiquent déjà et qui ont envie de choses un peu plus compliquées, qui nécessiteraient un guide, pour des sorties un peu plus longues. Toutes se font en petit groupe, pour garder un esprit bienveillant, et toujours accompagnées, pour encourager et guider.
“L’idée est d’avoir une cotisation faible pour que l’argent ne devienne pas un frein à la pratique car on sait que ça peut vite devenir onéreux de s’équiper pour les sports de montagne.” L’association permet de mutualiser les coûts et de proposer les activités à un maximum de femmes. Le but est aussi de se faire de nouvelles amies, car les copines de sorties ne sont pas forcément celles qui vont vouloir venir randonner sur les sommets.
Des sorties en week-end ou des stages de plus longue durée l’été, à quelques encablures de nombreuses grandes villes, un massif accessible en train, en car, avec des options de covoiturage qui peuvent être mises en place par l’association. Tout est faisable, il suffit de s’organiser.
Une expérience à vivre absolument
Une sororité qu’on retrouve dans la motivation que chacune apporte aux autres. “Il y a quelque chose d’unique dans les encouragements qu’on se donne, la façon de voir l’activité entre femmes. Si on trouve un passage trop difficile, en groupe, ça donne le courage d’y aller. À plusieurs yeux, on lit mieux la carte et on sait où on va”, s’amuse Claire Barbie. “Pour nous, c’est vertueux en tout cas.”
“Le paysage fait qu’on se sent bien. Aller au contact de la nature permet de se retrouver”, poursuit Roxanne Laval. “Il y a une sorte d’humilité dans la montagne qu’on est obligé d’avoir. La vulnérabilité de tout le monde est mise à jour, mais c’est positif. On peut appréhender toutes ses peurs, ça développe une sorte de créativité, ça permet d’être plus connecté à soi-même et de sortir du temps. Si on n’a pas de montre, à part le soleil, il n’y a plus rien. C’est une expérience qu’il faut vraiment vivre et on trouvait ça dommage que certaines femmes s‘en privent.” Alors, plus question de faire l’impasse sur cette aventure.
Le programme est en ligne ici.
