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Tourisme : Evazion promeut la van life pour tous

La plateforme promet un accès exclusif à des spots d'exception, que l'on voyage en van, en voiture avec une tente de toit, à pied ou à vélo. Le tout en sécurité et avec l'assurance de partager des bons plans avec sa communauté de voyageurs.
© Evazion
Journaliste

“C’est un peu l’histoire du logo d’Evazion, où l’on voit un coucher de soleil”, explique Olivier Verbeke, le fondateur d’Evazion. “En fait, quand vous arrivez en fin d’après-midi et que vous n’avez pas de spot sur lequel vous êtes sûr de pouvoir aller, vous commencez à galérer, surtout en pleine saison. Vous allez vous retrouver à des endroits où il y a déjà 15 vans, sur des lieux sympas mais auxquels vous ne pouvez pas accéder, vous allez terminer sur la place de parking d’un supermarché, au bord d’une route, sur un camping. Et ce n’est pas ça que les gens cherchent.”

Olivier Verbeke connaît bien le problème pour être lui-même adepte des voyages en van depuis qu’il est enfant. Lorsqu’il prend la route pour une semaine, c’est le temps similaire en amont dont il a besoin pour préparer son périple. Une habitude du terrain et une expertise que tout un chacun n’a pas forcément. Alors, il a voulu donner un petit coup de pouce aux néophytes en créant Evazion.

Un concept qui grandit

L’an dernier, il a commencé à prendre contact avec les communautés de communes en France, en Bretagne tout particulièrement, un terrain de jeu qu’il connaît bien. Il a cherché des terrains privés, non utilisés, isolés des villes et des constructions, en pleine nature, où les voyageurs pourraient poser leurs roues le temps d’une nuit ou plus, contre dédommagement. “J’ai été surpris de voir à quel point on nous accueillait à bras ouverts. Les communes étaient opérationnelles pour l’accueil des camping-cars, mais pas des vans. Avec l’idée des terrains privés, on leur apportait une partie de la solution.”

Un prototype démarré en Bretagne donc, qui rencontre beaucoup de succès, à tel point qu’il a, entre-temps, été élargi à la Normandie, la Belgique, le sud de la France et le Portugal. Cette année, l’Alsace, le Jura, l’ancienne région Rhône-Alpes, les Pyrénées et l’Aquitaine devaient rejoindre l’aventure.

Un accord gagnant-gagnant

Un succès qui tient en un échange de confiance très simple. Des terrains choisis par l’équipe d’Evazion, une charte signée avec les voyageurs, qui garantit que le terrain ne sera pas abimé. Et une convention avec les propriétaires de terrain, en permettant l’usage. La nuit coûte 36 euros : 40% sont reversés au propriétaire, la même chose à la plateforme et 20% à l’ambassadeur, qui s’occupe des lieux dans chaque région. Il peut prendre en charge l’entretien des lieux avant la saison, vérifier que tout est toujours en bon état.

“Les propriétaires sont contents parce qu’ils ont un revenu par rapport à ce terrain dont ils ne savent rien faire, parce que ce sont des terrains non constructibles, purement naturels et qu’ils ont le droit de faire ça, explique Olivier Verbeke. Il faut savoir qu’une loi française précise qu’on a le droit, sans faire aucune demande particulière, d’accueillir jusqu’à six véhicules et 20 personnes sur un terrain.” Cela dit, un cas de figure qu’on ne rencontre pas en passant par Evazion, qui nous garantit qu’on n’aura pas plus d’un seul voisin.

Si l’on demande aux amateurs de vans partout en Europe quels sont leurs deux plus grands problèmes, nous raconte Olivier Verbeke, le premier sera où dormir le soir et le second la solitude. Des questions auxquelles l’équipe essaie de répondre. Lorsqu’on réserve un spot avec Evazion, on est inclus dans un groupe WhatsApp, où on peut interagir avec l’équipe, mais aussi avec les autres voyageurs. On peut se donner des bons plans, se rencontrer. Des relations se créent et cela forme de belles communautés par région visitée.

L’idéal pour les familles monoparentales

Les ambassadeurs vont également tester des activités alentours et proposer ensuite les meilleures idées pour passer agréablement notre temps. “C’est la volonté de rayonner sur l’économie locale et de faire que le tourisme puisse s’étendre sur toute l’année, mais aussi sur des régions qui n’ont pas l’habitude de voir ce slow travel. On ne prend pas de commission là-dessus, ce sont des gens qu’on aime bien et qu’on a envie de mettre en valeur dans ces différentes régions.” 

Un concept qui plaît beaucoup aux familles monoparentales et notamment aux mamans seules avec leurs enfants, qui n’auraient pas forcément été rassurées de tenter l’aventure seules. En effet, l’adresse exacte des lieux n’est révélée qu’une fois le paiement réalisé. Les terrains sont souvent fermés par une barrière ou un site précisant qu’il s’agit d’une propriété privée. Aucun risque ainsi d’être dérangé.

En plus, si on n’a pas de van, Evazion propose de nous mettre en relation avec Black Sheep, un loueur français, deuxième plus important loueur de van en Europe. De quoi trouver son bonheur. Pour les plus petits budgets, on peut opter pour la tente de toit. “On voulait pouvoir lever les freins, lever les barrières, pour les gens qui souhaitaient découvrir la van life. On peut aussi aider à constituer des itinéraires, ou organiser le voyage pour ceux qui le veulent.” Tout pour mettre le pied à l’étrier en se sentant soutenu.

Se reconnecter à soi, aux autres et la nature

Une van life qui attire, en effet, de plus en plus, notamment parce qu’elle permet une liberté totale. “Avec ma fille, quand on voyage, si on a découvert un chouette endroit avec des animaux ou de beaux paysages, on peut rester, raconte Olivier Verbeke. Si, à un moment donné, il pleut, on va à 3 heures de là, à un endroit où c’est ensoleillé.” Une forme de voyage ou de vacances, qui apporte au fondateur d’Evazion l’occasion de profondément se déconnecter du temps et de la géographie. “Ainsi, j’ai pris conscience qu’on se reconnectait à soi-même, mais surtout aux autres et à la nature. C’est très enrichissant et on prend du plaisir en n’allant pas très loin. Je voulais pouvoir emmener ça à ceux qui ne le connaissent pas. Mais en leur apportant la sécurité de savoir où dormir le soir.” 

Une liberté qu’Olivier Verbeke imagine encore plus totale à l’avenir. “Je me prends à rêver qu’un jour le monde pourrait redevenir nomade et que de plus en plus de gens auront envie de vivre comme ça.” Un concept que ses équipes et lui-même sont en train de tester, via un “village” en Normandie, et bientôt un autre en Bretagne, qui pourraient recevoir 12 à 15 vans autour d’une construction légère, avec cuisine et sanitaires partagés, et un espace de coworking pour que les gens puissent venir de temps en temps se reconnecter et puis le reste du temps aller sur des spots seuls.

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