Pourquoi Mollow ? “Low” pour tout ce qui va lentement, avec un clin d’œil à l’expression “on y va mollo”, on y va tout doucement, nous explique Léo Malet, co-fondateur de Mollow. L’objectif est de rendre plus attractif un nouveau type de voyage, un retour vers le voyage d’antan, mais avec les moyens modernes.
“Aujourd’hui, on a l’habitude de consommer les voyages, de prendre un billet d’avion pour un week-end en Grèce et les vacances ne commencent que quand on arrive dans le pays. Nous, ce qu’on veut, c’est que le trajet fasse partie intégrante du voyage, donc on va faire la promotion de moyens de transport qui vont moins vite que l’avion, comme le train, ou le voilier plutôt que le ferry, pour que les gens redécouvrent une nouvelle manière de voyager et en profitent davantage pour observer le paysage.”
L’association s’est donné pour mission de développer des contenus sur ses réseaux sociaux mais aussi, et surtout, de donner naissance à une plateforme qui permette de montrer des itinéraires, en France, en Europe mais aussi plus loin, au Maroc, aux Antilles, qui ont déjà été réalisés par des membres de la communauté, puis validés par l’équipe. On peut ainsi organiser notre voyage en étant directement redirigés vers les plateformes de réservations de train, de voilier, de cars, de transports en commun.
À l’origine, une prise de conscience collective, raconte le co-fondateur. Celle de trois jeunes déterminés à aider à voyager plus responsable. Il y a quelques années, Chiara Pellas, qui a développé le site internet de Mollow, souhaite rejoindre son frère au Danemark. Elle calcule qu’elle consommera entre 400 et 600 kg de CO2 aller-retour en avion. Ce qui n’est pas compatible avec ses ambitions personnelles et celles des Accords de Paris, précise Léo Malet. Elle décide alors de mettre ses compétences au service de cette cause qui lui tient à cœur et commence à développer un blog, prémices de Mollow. Les cofondateurs se rencontrent à ce moment-là et se fédèrent. L’association est créée.
“On s’aperçoit que plus on voyage, plus les voyages se ressemblent. Tous les aéroports présentent un peu tous les mêmes constructions, les mêmes Duty Free. Tous les trois, on a eu la chance de beaucoup voyager. Et je me rends compte que les voyages dont je me souviens sont les plus longs et avec le plus d’anecdotes à raconter au retour.”
Le trajet a une importance capitale
C’est le leitmotiv de Mollow. Donner envie d’une expérience, du voyage d’une vie, d’une aventure. “C’est un peu ce qu’on pouvait avoir avant, quand on faisait des voyages en bateau qui étaient beaucoup plus longs. Le but étant de rendre moderne ce qui, pour les générations dont on fait partie, pouvait sembler obsolète, d’être capable de tirer les apprentissages compatibles avec nos sociétés d’aujourd’hui.”
Par exemple, Mollow est particulièrement fan du train de nuit et ne se lasse d’en faire la promotion. “On le vend comme la télétransportation d’aujourd’hui. Vous fermez les yeux en France, et quand vous vous réveillez, vous êtes dans un autre pays”, raconte Léo Malet. L’objectif étant de s’apercevoir que le trajet a une importance capitale et c’est peut-être même là où vous aurez vos plus belles anecdotes à raconter. C’est pour cela que Mollow donne la possibilité à chaque membre de sa communauté de pouvoir ajouter son voyage en indiquant ses dates et étapes, pour que chacun puisse communiquer sur son voyage et donner envie aux autres de voyager différemment.
Quels types de nuit de noces sont faisables sans avion ? On va trouver une dizaine de personnes qui ont partagé leurs expériences en Laponie, en Grèce, dans le sud de l’Italie, et qui ont fait un voyage tout aussi remarquable et inoubliable qu’ils auraient pu le faire s’ils avaient pris un avion pour partir à l’autre bout du monde.
Basculer vers le voyage bas carbone
Concrètement, le voyageur indique sur le site le temps qu’il a pour voyager, les ambiances qu’il souhaite – patrimoniale, gastronomique, en montagne ou les pieds dans l’eau. En fonction de cela, Mollow propose les itinéraires existants compatibles avec ses souhaits. Et, à chaque fois, en fonction du temps et des envies, la plateforme indique comment y aller directement, mais propose toujours des alternatives moins rapides, avec des arrêts dans des villes étapes à découvrir, des musées incontournables ou des expériences à ne pas rater. “C’est l’ADN de Mollow, explique Léo Malet. C’est aussi de faire 4 ou 5 voyages en 1.”
Des mises en relation et conseils totalement gratuits. “On part du principe que l’utilisateur fait déjà l’effort d’aller dans une démarche qu’on juge être bonne pour l’environnement et notre société, donc le faire payer serait une erreur. Il faut que ce soit le plus simple pour lui et qu’il ait envie de passer le cap du voyage bas carbone.”
Même si vous prenez encore l’avion, vous pouvez rejoindre Mollow. “On est vraiment dans une démarche d’accepter tout le monde, on ne veut pas se limiter à une bulle écol. On a vraiment pour objectif d’aider les gens à transitionner. Si on veut avoir un impact d’un point de vue écologique, il faut que les gens qui, hier ou aujourd’hui, prennent l’avion, prennent le train demain, c’est pour ça qu’on tend les bras à tous ces gens parce qu’on est convaincus qu’une fois qu’ils auront testé, qu’ils remplaceront progressivement les voyages en avion par des voyages en train, parce qu’ils seront comblés de l’expérience qu’ils auront vécue et des souvenirs qu’ils auront accumulés, ce sera gagné.” Et c’est ça qui nous fera changer, basculer vers le slow voyage, vers des voyages pour y aller Mollow !
