Fin juin dernier, Jean Porterie s’est vu remettre le prix CASDEN (Banque Populaire) du “jeune chercheur 2021”. Le médecin, chirurgien cardio-vasculaire, s’est vu récompenser pour ses travaux sur l’identification d’un biomarqueur sanguin du microbiote valvulaire.
Pour en saisir la potée, encore faut-il comprendre de quoi on parle. Tout part des valves cardiaques, ces petites bornes d’entrée et de sortie qui permettent la bonne circulation du sang entre les différentes cavités cardiaques.
Ces valves peuvent être endommagées ou fatiguer avec l’âge et causer ce que l’on appelle des valvulopathies dégénératives. Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement préventif. Il est simplement curatif et souvent chirurgical puisqu’il implique de remplacer la valve défaillante par une prothèse.
« L’idée de ce projet était d’être capable d’identifier chez ces patients la présence d’un microbiote au niveau valvulaire », indique le chirurgien employé par le CHU de Rangueil à Toulouse.
Qu’est-ce que le microbiote ?
Le microbiote est une population bactérienne qui est présente de façon « dormante chez le patient ». Celui de l’estomac est, par exemple, très connu. Cette présence n’entraîne pas de signes infectieux actifs mais peut avoir un rôle pathogène dans le développement de certaines maladies chroniques. Dans le cas de l’estomac, on pense notamment à la maladie de Crohn, qui est due à une réaction du système immunitaire au microbiote intestinal.
« Notre objectif était donc d’acter la présence de ce microbiote dans la valve, et ce, à l’aide d’un simple test sanguin », ajoute le lauréat du premier prix.
Que permet le test sanguin ?
Dans le cas des dysfonctionnements des valves, ceux-ci ne peuvent pour l’instant qu’être constatés en cas de complications cardiaques. Ce marqueur, qui indique, via une simple prise de sang, la présence de ce microbiote, permettrait ainsi de faire de la prévention.
« Attention, nous n’avons pas découvert ce microbiote, nous avons simplement trouver une façon de le détecter via un marqueur visible grâce à une prise de sang », explique le Dr. Porterie. Et d’ajouter : « On peut imaginer, dans un futur plus ou moins proche, de généraliser ce test à la population générale à partir d’un certain âge ».
À un deuxième degré de prévention, cela pourrait aussi permettre d’éviter l’aggravation de la valvulopathie et de limiter la survenue de complications post-opératoires.