CONFISERIE écrit en gros. Voilà l’enseigne bleu pastel sur fond de brique qu’on ne peut pas louper dans la rue Bellegarde. Cette rue centrale à Toulouse.
C’est là que plus vieille confiserie chocolaterie est installée. À sa tête, pendant de nombreuses années, Papi Bonbon.
Une confiserie au goût d’antan
Aujourd’hui, malheureusement, cette belle enseigne n’existe plus. Mais il ne faut pas remonter longtemps en arrière, quelques années tout au plus, pour connaître son gérant : André Dragne, aussi surnommé Papi Bonbon.
C’est sa fille, Dominique, qui en parle le mieux. Elle est l’héritière, avec ses frères et sœurs, de la bienveillance de son papa, de son sens du service, de son amour des autres. Habituée à faire ses devoirs sous le comptoir, elle se souvient d’une boutique heureuse où les clients venaient acheter des dragées pour célébrer des mariages ou des anniversaires.
« Mon père leur apprenait à confectionner leurs propres boîtes. Il avait pignon sur rue et a travaillé pour ses clients jusqu’à ses 94 ans, sans relâche », se souvient-elle.
Et d’ajouter : « Il n’avait pas besoin de sourire, il avait le sourire dans les yeux ». André Dragne, né à Albi dans une famille de révolutionnaires, serait tombé dans les bonbons très jeune. Dès l’âge de 17 ans. « Il a monté sa propre épicerie. Il était passionné, il avait toujours des sucreries dans la bouche, jusqu’à la fin de sa vie d’ailleurs. » Un esthète du bonbon.
Un emblème toulousain
« Nous avons toujours, ma famille et moi, des coups de fil pour savoir si la confiserie est encore ouverte », sourit Dominique. Elle et ses frères et sœurs ont fait le choix de longues études de droit, de médecine aussi. Il n’y a donc aujourd’hui personne pour reprendre l’enseigne. Mais la mémoire de Papi Bonbon persiste dans leur cœur.
Mais également dans le patrimoine de Toulouse. « Il y a encore le panneau dans la rue. Et il s’agit d’un site qui fait partie d’un jeu de piste de l’office du tourisme, nous en sommes ravis. »