Eux ne sont pas tombés dans la marmite, comme Obélix, mais dans la cuve bleu pastel. Annette Hardouin et Yves Pâtissier sont les tenanciers de deux lieux – bientôt trois – dédiés au pastel, à Toulouse. Leur boutique est située à deux pas de l’emblématique Capitole. Leur atelier est quant à lui implanté dans l’historique quartier des Minimes.
Quelle est l’histoire du pastel ?
Sur place, tout est bleu. Bleu pastel. Ce pigment naturel issu de la fleur du même nom a fait la richesse du Lauraguais. La plante était en effet convoitée jusqu’à la cour du roi. On l’exportait alors dans toute l’Europe, avant qu’il connaisse un déclin du fait des mauvaises récoltes, à la fin du XVIᵉ siècle et de la concurrence du bleu indigo, venu d’Amérique.
Pourtant, les deux artistes – elle styliste, lui modéliste – sont tombés amoureux de cette couleur. Lorsqu’Annette nous accueille à l’atelier AHPY, des initiales de ses fondateurs, elle est intégralement vêtue de bleu, de l’étole au pantalon. Des vêtements qu’elle a en grande partie confectionnés.
Un savoir-faire local et écoresponsable
“On est tombé sous le charme de cette couleur unique. Nous avons donc voulu la relancer après 200 ans de disparition. On ne peut pas la reproduire chimiquement, elle réagit selon la fibre”, explique-t-elle. Les clients sont aussi nombreux que variés, des touristes amateurs de ce symbole toulousain comme des locaux.
La traçabilité est également un point important pour les deux artisans. Ces derniers travaillent exclusivement avec des fournisseurs respectueux de l’environnement et en circuit court.