Plus d’un mois après avoir lancé sa campagne de financement participatif, le bilan est plus que concluant pour la marque Tortle, fondée par Léopold Wolfrom. L’objectif initial de 100 précommandes a été largement dépassé. Son positionnement est simple : proposer des vêtements garantis à vie aux randonneuses. Ce positionnement s’explique pour différentes raisons. « On a analysé que l’offre actuelle ne répondait pas vraiment aux besoins des femmes. Et, surtout, qu’elle n’était pas suffisante. Et puis, les produits sont très genrés, avec du rose, du turquoise, du mauve, constate le chef d’entreprise. Nous, on propose plutôt des couleurs en osmose avec la nature et qu’on porte au quotidien. On a une phrase qui dit : « on en a marre de s’habiller en panneaux de signalisation en pleine nature ». »
Pour le moment, Tortle a conçu trois produits : un t-shirt thermorégulant, une polaire et un tanto (pantalon technique). Pour mettre au point ces habits, l’équipe a créé un questionnaire afin de connaître les attentes et les besoins des randonneuses sur le design, la coupe, le style, les couleurs… Près de 18 000 réponses ont été reçues. Et un élément est souvent revenu : la durabilité. C’est pourquoi la marque accompagne ses produits d’un kit de réparation, pour les garantir à vie.
Apprécier la lenteur
Car derrière, il y a plusieurs messages que souhaite transmettre Tortle, comme limiter sa consommation ou encore apprécier la lenteur d’où son nom, qui veut dire tortue française. « Ça vient des fables de La Fontaine. On est dans un monde dans lequel on nous pousse à toujours plus de productivité, déclare Léopold Wolfrom. Alors, on trouvait que l’image de la tortue allait bien aux randonneurs. La randonnée n’est pas un sport de performance. On cherche plutôt à être en connexion avec la nature et dans la recherche de reprendre un rapport au temps. »
Par ailleurs, autant la marque de vêtements de randonnée pour femmes fait l’éloge de la lenteur, mais elle met aussi à l’honneur des femmes au parcours extraordinaire. Les habits portent les noms d’Amélia, Miriam et Jeanne. « On connaît tous les grands explorateurs, comme Magellan ou Christophe Colomb. En revanche, personne ne connaît la première femme qui a fait le tour du monde. Il s’agit de Jeanne [Barret NDLR], passionnée de botanique. Elle avait risqué sa vie et avait dû se déguiser en homme. Il nous semblait intéressant de mettre en avant ces femmes qui ont accompli des exploits hors normes. »