Alors que les femmes ne représentent encore que 15% des effectifs du milieu de la tech en France, il est temps de briser les codes ! Voilà le message véhiculé par le n°15 du magazine “Chut!” qui s’intéresse à la place des femmes dans le numérique.
Au sommaire de ce numéro spécial de 200 pages, notamment, un gros dossier consacré à la vague #MeToo. « Le Net a été une caisse de résonance formidable pour les femmes à ce moment-là », explique Sophie Comte, cofondatrice de ce média spécialisé dans le numérique. Une caisse de résonance à double tranchant. Les femmes sont en effet surexposées sur le Net au cyberharcèlement, par exemple.
Cyberharcèlement, rôles modèles, #MeToo…
Selon une étude dévoilée par l’association Prenons la Une, 73% des femmes journalistes françaises (et donc médiatisées) disent avoir déjà été victimes de harcèlement en ligne. Il en va de même pour les actrices, chanteuses et autres influenceuses. La dernière en date, Léna Situations, constamment critiquée sur son physique.
En effet, le numérique est une plateforme où le sexisme s’est exporté et peut aussi devenir un moteur de ce même sexisme. « Il y a les bulles de pensées. La journaliste Salomé Saqué, que l’on interviewe dans ce numéro, en parle bien. Les milieux masculinistes ont infiltré ces réseaux. Et lorsqu’on tombe sur l’un de leurs contenus, peut vite en être abreuvé », explique directrice de la rédaction de “Chut!”
La tech n’est pas qu’un truc de mecs !
Quatre ans après la sortie du premier numéro du magazine baptisé « La femme est l’avenir du numérique », il est temps de faire le bilan. « Les femmes sont bel et bien là. Mais pas assez visibles. Il faut les sensibiliser, aller dans les écoles, leur parler », ajoute Sophie Comte. Car en matière d’informatique, les clichés ont la vie dure. « On pense toujours au geek comme un homme blanc à lunettes, assis derrière un ordinateur avec son sweat à capuche. Il faut casser ça. »
Les filles ont leur place dans ce milieu. Le tout premier algorithme de l’histoire a d’ailleurs été écrit par une femme, Ada Lovelace, pionnière de l’informatique au XIXe siècle Pour embrasser le sujet, “Chut!” a décidé de sortir en plus un numéro spécial dédié aux adolescentes. « C’est aussi l’occasion d’ouvrir le dialogue avec leurs parents, leurs professeurs. C’est un vrai outil de discussion », ajoute Sophie Comte.