“Il y a nécessité, car la betterave à sucre est historiquement très industrialisée dans le nord de la France”, précise d’emblée Jérôme Hochin. L’agriculteur de Fosseux (Pas-de-Calais) ajoute et regrette la (quasi) inexistence de la filière bio. Or, “quand on connaît l’intérêt agronomique de la betterave dans la culture bio, il est important de faire cette culture”.
Passer au bio, c’est dire au revoir aux néonicotinoïdes, dits tueurs d’abeille, mais plus largement aux insecticides, pesticides et engrais de synthèse. Il ajoute que cela conduit naturellement à penser une filière complète, dont la production et la transformation. “Il faut repartir de zéro, c’est ce qu’on a fait”, lance-t-il fièrement.
Du sirop de sucre bio
Le premier pas passe par une micro-sucrerie, La Fabrique à Sucre, porté par un collectif emmené par la Bio en Hauts-de-France. “Il faut qu’on ait un outil adapté à notre territoire et le dupliquer”, confirme l’agriculteur, qui fait aussi pousser du blé, de l’orge, de la luzerne. L’un des défis est aussi, selon lui, de lutter contre la dépendance que l’industrie agroalimentaire a en direction du sucre pour l’utiliser comme adjuvant.
La tête de pont de cette filière est le développement d’un sirop de betterave bio. Jérôme Hochin vante les qualités nutritionnels de son produit. “C’est comme comparer des farines blanches et complètes. Le sirop a une teneur en oligo-éléments très importante”. Et le collectif réfléchit aussi au développement de la cristallisation des betteraves à sucre bio.