L’État ne fait pas le job sur la question de l’éducation à la sexualité à l’école. Réunies sous la bannière Cas d’école, l’État ne fait pas ses devoirs, trois associations ont décidé de saisir la justice. Le 2 mars 2023, le Planning familial, Sidaction et SOS homophobie ont déposé plainte auprès du tribunal administratif de Paris. Objectif ? Mettre l’État devant ses responsabilités. Et surtout demander l’application pleine et entière de la loi de 2001 du Code de l’éducation.
Il faut dire que les cours d’éducation à la sexualité sont obligatoires à l’école. Du moins en théorie. Car depuis cette loi de 2001, tous les élèves – de l’école au lycée – sont censés recevoir au moins trois séances d’éducation à la sexualité par an. Y compris une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles. En réalité, explique Lucille Jomat, présidente de SOS homophobie, c’est rarement le cas. Selon un rapport de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, moins de 15% des élèves de lycée et de primaire et moins de 20% des collégiens bénéficient réellement d’un enseignement.
Selon un récent sondage Ifop commandé par les trois associations, 17% des jeunes interrogés disent n’avoir jamais eu le moindre cours d’éducation à la sexualité. Parmi les autres, seul un tiers dit avoir bénéficié de trois séances annuelles prévues. Or la non-application de cette loi n’est pas sans conséquence. Les associations mettent notamment en avant l’augmentation de 33% des violences sexuelles entre 2020 et 2021. Pour les associations, seule l’éducation à la sexualité, dès le plus jeune âge, doit permettre justement de s’attaquer à la racine des inégalités et des violences de genres.
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