Pour nous aider à comprendre le stresse et l’anxiété chez l’enfant, Marie-Esther Degbelo, infirmière anesthésiste et co-fondatrice de Koalou, partage ses connaissances et conseils. Son application prend soin de la santé émotionnelle des enfants.
Selon le dictionnaire Le Robert, le stress est une sudation de tension nerveuse excessive, traumatisante pour l’individu.
Stress, anxiété et angoisse, des états bien différents
Le stress est donc une réaction normale du corps face à une situation perçue comme dangereuse ou menaçante. Cependant, lorsque le stress devient chronique, il peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale et physique, notamment chez les enfants.
Le stress est différent de l’anxiété. Celle-ci est en effet une émotion alors que le stress est un mécanisme de réponse pouvant amener différentes émotions, dont l’anxiété.
Selon Marie-Esther Degbelo, « l’angoisse se traduit en âge préscolaire (avant 6 ans, NDLR) par du mutisme, une apathie, un repli sur soi. S’il fallait résumer, le stress est le premier niveau, ensuite l’anxiété et enfin l’angoisse qui peut s’associer à des troubles psychiques ».
Les enfants souffrent aussi de stress
Les enfants peuvent avoir du mal à comprendre leurs émotions et peuvent avoir du mal à gérer leur stress, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur bien-être émotionnel et physique. « On ne peut pas comparer le stress d’un adulte et le stress d’un enfant. Le stress d’un enfant peut être : j’ai cassé mon jouet et cela me stresse énormément car j’ai peur que ma maman me gronde. Le niveau de stress sera à la même hauteur que vous, quand vous allez passer un examen médical. »
Les symptômes physiques courants peuvent inclure des maux de tête, des douleurs abdominales, des nausées, de la fatigue et des difficultés à dormir. Les symptômes émotionnels peuvent inclure de l’anxiété, de la tristesse, de l’irritabilité et une faible estime de soi.
Accompagner le stress de son enfant
Il existe plusieurs stratégies qui peuvent aider les enfants à gérer leur stress. Les parents peuvent, par exemple, encourager leur enfant à exprimer ses émotions et lui fournir des outils pour faire face au stress, comme la respiration profonde et la relaxation musculaire. La réassurance intensive est vivement encouragée avec les câlins, l’écoute et l’utilisation, par exemple, de jeux de rôle. Les activités physiques peuvent également aider à réduire le stress chez l’enfant.
« Vous ne pouvez pas empêcher votre enfant de souffrir, par contre, vous pouvez l’accompagner et lui donner les outils pour y faire face », précise la socialiste.
Quand consulter ?
Il faut consulter quand les troubles durent et qu’ils deviennent intenses. Attention, si des maux de tête ou ventre durent depuis plusieurs jours, il peut s’agir de pathologie ou de décompensation du stress qui peut se transformer en phobie scolaire, par exemple. Il convient de faire passer un bilan médical à l’enfant pour éliminer toutes les causes somatiques. En effet, les douleurs au ventre peuvent être l’appendicite, une hernie ou une autre maladie. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue ou un psychiatre pour la prise en charge du stress avant que cela ne devienne phobique.
« Un enfant sur cinq souffre d’un problème de santé mentale : du simple stress en passant par l’angoisse, l’anxiété, les TDH, les Dys, etc., jusqu’à l’autisme. », estime Marie-Esther Degbelo.
L’invitée.
Marie-Esther Degbelo est infirmière anesthésiste et co-fondatrice de Koalou, l’application pour prendre soin de la santé émotionnelle de son enfant.
