Jeudi soir, 21 heures, au Funambule Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris. Certains sont venus seuls, d’autres en couple ou en groupe pour assister à une pièce de théâtre. « Un tonnerre d’applaudissement pour l’Epopée du buveur d’eau ! » annonce l’ouvreuse. La salle de 120 places est intimiste et chaleureuse, le spectacle peut commencer.
Le rideau se lève, la musique se lance. C’est parti pour 1 h 15 dans l’univers déjanté de John Irving. Ambiance twist, pattes d’eph’ marron et col roulés jaunes… Ce soir, quatre comédiens jouent 15 personnages différents sous la mise en scène d’Anaïs Alric. Entre rires et empathie, la pièce évoque des sujets profonds de façon légère et abordable.
Théâtre : comment adapter un roman sur scène ?
L’exercice est périlleux : donner vie à un texte destiné à être lu peut décevoir l’imaginaire. Mais il est réussi avec brio si l’on en croit les éloges du public. « Ils sont très forts », confie Léa à la sortie. « On rit bien ! Au début, on ne sait pas trop ce qu’on vient voir et on est vite pris par l’histoire », ajoute Ambre.
Mais les spectateurs sont venus avant tout pour vivre un moment particulier : « Quand on va au théâtre, tout peut arriver, contrairement au cinéma où tout est déjà enregistré. On va vivre un moment qui ne sera plus jamais vécu », explique Sophie. La magie du théâtre a donc fonctionné ce soir.
Pourtant, les spectateurs ne sont pas aussi nombreux qu’avant la crise sanitaire. Anaïs Alric, metteure en scène le confirme : « Les gens ont goûté au confort d’autres offres accessibles de chez eux. C’est un vrai challenge d’aller les chercher ». Selon une étude Médiamétrie, publiée en juin dernier, 48% des Français boudent le théâtre depuis le Covid.
« L’épopée du buveur d’eau » se joue depuis mai 2022 et restera au théâtre du Funambule Montmartre, à Paris, jusqu’au début du mois de novembre.