“Lorsque nous avons commencé à parler de journalisme de solutions en France, nous avons essuyé beaucoup de moqueries”, se souvient Christian de Boisredon. Le fondateur de Sparknews, organisme qui accompagne les médias vers un journalisme plus constructif, était présent lorsque Reporters d’espoirs est né sous l’égide de l’Unesco.
À l’époque, en 2003, cette méthode journalistique, venue tout droit des pays anglo-saxons, fait sourire. “En France, on se fiche des trains qui arrivent à l’heure, nous disait-on. Peut-être, en revanche, qu’on s’intéresse aux trains qui arrivent en avance”, relate le journaliste.
“Le Libé des solutions”, meilleure vente de l’année 2006
En 2006, l’association remporte un pari. Elle réussit à convaincre le journal “Libération” de produire un numéro spécial “solutions”. L’exemplaire se vend par milliers et le quotidien enregistre même sa meilleure vente de l’année. Preuve que le public, lassé de l’information anxiogène, a envie de s’informer autrement.
Fort de ce succès, Christian de Boisredon fonde Sparknews et parvient à convaincre des journaux du monde entier, comme “USA Today”, “El Pais” ou “Le Monde”, que les lecteurs ont aussi besoin d’espoir. S’en suivent des publications collectives tournées autour des solutions pour aujourd’hui et pour demain.
Sparknews est également à l’initiative, depuis 2021, d’”En quête de demain”, un supplément publié par 52 titres de la presse quotidienne régionale, deux fois par an, pour mettre en avant les solutions de nos territoires.
Qu’est-ce que le journalisme de solutions ?
Le journalisme de solutions, aussi appelé journalisme constructif ou “de réponse, est une méthode journalistique et un traitement rigoureux de l’information. Il consiste à analyser des solutions répondant à des problèmes de société ou d’ordre écologique. Leur crédibilité, leur capacité à être reproduites ailleurs, leur impact sont alors mesurés et leurs éventuelles limites mises en avant. Un moyen de rester éloigné de la publicité.
Depuis les années 2000, la méthode a fait son chemin dans les écoles de journalisme françaises et dans les rédactions. Sur “AirZen Radio”, par exemple, l’ensemble des journalistes de la rédaction et des journalistes externes y ont été formées.
