Sophie Benabi était jadis ingénieure en informatique. Elle travaillait dans l’une de ces grandes tours situées dans le quartier de la Défense à Paris. Un travail qui ne la faisait pas vraiment vibrer. Et puis, un jour, elle réalise qu’elle ne peut plus continuer ainsi. “J’ai eu une sorte de crise émotionnelle où je me suis mis à pleurer comme je n’avais jamais pleuré de ma vie”, raconte-t-elle. “Et je me suis dit qu’il fallait absolument que je me sorte de là.” L’ayurveda arrive alors à point nommé.
C’est en cherchant des lectures qu’elle tombe sur un ouvrage traitant du sujet. Elle ressent une résonance avec ses origines kabyles et décide de partir en Inde, pour un voyage initiatique dans la montagne d’Arunachala, où on procède à des pèlerinages à la pleine lune. Deux semaines d’un voyage organisé avec un groupe pour aller un peu sentir l’énergie du pays et voir si quelque chose se passe, si elle se sent appelée. Une fois de retour en France, rien n’est plus clair. Elle fera de l’ayurveda son métier. “J’ai tout de suite su que j’allais m’y épanouir.”
Une résonance avec ses racines
“Ce qui me plait dans l’ayurveda, c’est son originalité d’approche qui considère l’être dans globalité”, explique-t-elle. “Je ne retrouvais pas ça dans d’autres pratiques. Il y a un côté spirituel très important en ayurveda et le fait de soigner la personne avec l’esprit et le corps.” Une attirance pour l’Inde aussi qui n’a pas laissé Sophie Benabi indifférente. Et cette résonance avec ses racines, parce que, dit-elle, en Kabylie, “on soigne beaucoup avec les plantes, avec les massages et avec les épices. Donc j’ai retrouvé ces soins que ma grand-mère me donnait quand j’étais plus petite. Alors, j’ai très vite eu un gros coup de cœur pour cette pratique”.
Une formation qu’elle a complétée par une étude des plantes occidentales. “On dit en ayurveda que tout ce qui pousse autour de soi est destiné à être le meilleur soin pour soi parce que ça pousse dans le climat dans lequel on vit. Donc c’est vraiment adapté au microclimat qu’on a l’intérieur de nous-même.” Un usage de plantes locales qui s’explique aussi, pour la praticienne en médecine indienne, par un souci écologique de ne pas faire traverser la planète aux plantes qu’elle utilise et aussi d’éviter d’avoir recours à celles cultivées en Inde, sur des terres souvent polluées par des métaux lourds. “J’étais assez sensible à tout cela, donc j’ai voulu vraiment apprendre à trouver des ersatz chez nous, en France, en local aussi, quand c’est possible, bien sûr, avec des plantes qui sont tout aussi efficaces et puissantes que les plantes que l’on peut retrouver dans les livres ayurvédiques.”
Donner les clés pour commencer à cheminer
Lorsqu’elle débute il y sept ans, Sophie Benabi remarque que les publications sur le sujet de l’ayurveda sont encore rares sur les réseaux sociaux, la pratique n’étant pas encore tout à fait démocratisée. “Donc je me suis dit que ça serait super chouette de créer des vidéos accessibles aux néophytes, aux personnes qui commencent à cheminer avec l’ayurveda. Et puis, j’ai vu qu’il y avait un certain engouement pour cette médecine, pour comprendre les doshas, les énergies qu’on pouvait avoir à l’intérieur de soi, apprendre à se comprendre à travers l’ayurveda. Donc, de fil en aiguille j’ai développé des vidéos sur YouTube et je me suis dit que ce serait bien d’aller plus loin dans l’approche ayurvédique à travers des formations en ligne et des ouvrages sur l’alimentation et sur les saisons”. Des sujets qui intéressent particulièrement, à savoir comment composer ses plats, ses assiettes, ses aliments à travers la médecine ayurvédique. “C’est à la fois complexe et très simple une fois qu’on a les clés.”
Petit dernier des créations de Sophie, l’oracle de l’ayurveda, là encore qui manquait cruellement, s’est-elle dit. “J’ai voulu en inventer un pour que les personnes puissent être sensibilisées à la pratique ayurvédique chaque jour, à travers cette spontanéité de tirage, pour rendre la chose plus ludique, plus vivante. On tire une à trois cartes et on se connecte à son besoin et on lit les pratiques ayurvédiques qu’on peut faire, qui correspondent à l’énergie du moment.”
Vivre en meilleure intelligence avec soi-même
Un changement de cap pour Sophie Benabi qui ne lui a apporté que des bénéfices. “Je me sens beaucoup plus forte, j’ai l’impression de beaucoup mieux me connaître, de vivre aussi avec mes limites, de ne pas me raconter d’histoire sur ce que je suis. De comprendre mes forces aussi. J’ai l’impression de vivre en meilleure intelligence avec moi-même et en plus grand respect de moi-même, et aussi de mieux comprendre les personnes qui m’entourent. On dit que c’est en partant de soi qu’on arrive à mieux comprendre les autres. C’est extrêmement vrai. C’est ce que je veux transmettre aussi.”
Retrouvez Sophie Benabi dans Les aventures vertes de Sophie sur YouTube, Instagram, Facebook… et sur son site internet.