Solution Riposte est un programme de rééducation pour les femmes atteintes d’un cancer du sein. Il propose des cours d’escrime pour gagner en mobilité, notamment au niveau des épaules et des bras. Il offre par la même occasion un formidable lieu pour recréer du lien social.
L’escrime, un sport bénéfique après un cancer du sein
« En 2008, les études commençaient à montrer les bénéfices du sport après un cancer du sein. Et, en particulier, la diminution des récidives », explique Dominique Hornus Dragne. Cette médecin anesthésiste se souvient très bien du jour où l’association est née. C’était au bloc opératoire.
Elle et le chirurgien se chamaillent. Lui fait de la course, elle, de l’escrime. Puis, pour lui montrer une parade, elle lève le bras. La « garde » et la « quinte haute ». « Une femme opérée d’un cancer du sein a tendance à se recroqueviller sur elle-même. Cette mobilisation inconsciente du haut du corps, en escrime, contribue à lutter contre l’enraidissement de l’épaule. » Son confrère comprend alors que le geste peut participer grandement à rééduquer les femmes après une opération. C’est le début de Solution Riposte.
Les deux médecins commencent avec quatre patientes qui se prêtent volontiers à l’exercice. Puis 10, puis 30 en région toulousaine. Puis, l’association s’étend au reste du pays, à la Belgique et à la Suisse.
« Une femme est déconditionnée et fatiguée après un cancer et une chimiothérapie. Souvent, elle se désocialise aussi. Le fait de se dépenser contribue grandement à son retour à une vie normale. Puis, en escrime, on a la quinte haute qui mobilise tout le haut du corps », explique-t-elle. Il y a aussi le bustier, qui est le même pour toutes, l’élégance du maniement du sabre. C’est aussi un formidable outil pour « reprendre confiance en soi ».
Un groupe d’entraide et de sororité
Faire de l’escrime est également un symbole. « C’est une façon de se battre, de lutter contre quelque chose, de riposter face au cancer. Il y a aussi le masque. Derrière le masque, je suis quelqu’un d’autre. Je ne suis plus seulement une patiente », détaille Dominique Hornus.
« Nos maîtres d’armes sont formés pour entraîner les participantes, pour leur faire faire un renforcement musculaire généralisé », raconte la médecin. Tous les deux ans, la centaine d’instructeurs et instructrices suivent un séminaire. Ils apprennent cette prise en charge bien particulière, mais également les spécificités d’une activité post-chimiothérapie.
« C’est une forme de rééducation ludique », confie l’une des participantes. « C’est une façon de sortir de chez soi, d’avoir des rendez-vous autres que médicaux », ajoute une seconde. « J’ai l’impression de ne pas m’en tenir qu’à la médecine, d’être actrice dans ma propre guérison », explique une troisième.