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Solution à la sécheresse : et si on recyclait les eaux usées ?

La Commission Européenne appelle à mettre les bouchées doubles pour la réutilisation des eaux usées afin de donner un peu de répit aux nappes phréatiques. En France, les projets se multiplient en période de sécheresse.
eaux usées
© DedMityay / Adobe Stock
Journaliste

La France sort doucement d’un été brûlant. D’après Météo France, on recense une pluviométrie déficitaire de 85% sur l’ensemble du territoire en juillet. La sécheresse a ainsi causé des vagues de restrictions d’eau dans plusieurs dizaines de départements.

Mais alors comment agir pour éviter au maximum que cela se reproduise ? Plusieurs solutions existent à travers le monde : désalinisation des eaux de mer, recours aux eaux de pluie ou encore réutilisation des eaux usées.

1%  d’eaux recyclées en France, 80% en Israël

Cette dernière n’a pas bonne presse chez nous. En France, on recycle moins d’1% de nos eaux. Contre 8% en Italie, 14% en Espagne et même jusqu’à 80% en Israël.

Dans l’hexagone, dans la majorité des cas, on pompe l’eau les nappes phréatiques. On les traite dans des centrales de potabilisation. Puis on les distribue dans le réseau. Une fois consommées, elles sont évacuées via les canalisations vers des centrales d’épuration puis relâchées dans la nature.

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“C’est à ce stade-là que l’on peut intervenir”, explique Julie Mendret. Elle est chercheuse à l’institut européen des membranes à l’université de Montpellier.

Actuellement, la France recycle 19 000 m³ d’eaux usées chaque jour pour irriguer des cultures agricoles et arroser des golfs. « Il suffirait d’élargir ces usages pour nettoyer les espaces publics, arroser les espaces verts ou même, si l’on se projette, reproduire de l’eau potable pour notre consommation quotidienne », ajoute-t-elle.

Eaux usées : comment contourner les freins ?

Or, il y a encore beaucoup de freins. Et ils ne sont absolument pas sanitaires. « En plus de la règlementation administrative très lourde qu’il y a derrière tout ça, de la qualité des eaux retraitées, il n’y a jamais eu un seul cas de contamination ou d’intoxication », explique la chercheuse.

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Les blocages sont économiques d’une part : Il coûte moins cher aux agriculteurs de forer dans les nappes phréatiques. “Il faudrait donc revoir le prix de l’eau et subventionner cette pratique”, selon la chercheuse. Les blocages sont aussi sociaux : la population a tendance à penser que les eaux usées sont sales et dangereuses. Or on classe ces eaux recyclées en quatre catégories, de A à D. « Les eaux usées de catégorie A ont une meilleure qualité que les eaux de baignade. Pourtant, quand on se baigne, on ingère de l’eau et c’est tout à fait toléré. C’est pour vous dire à quel point nous sommes vigilants quand il s’agit d’eaux retraitées », détaille Julie Mendret.

Sécheresse : quelle utilisation à l’avenir ?

Le 3 août 2022, la Commission Européenne a encouragé les États membres de l’UE, dont la France, à mettre un coup d’accélérateur sur cette solution. Objectif : investir massivement dans cette voie pour limiter l’appauvrissement des nappes phréatiques. La sécheresse les a soumises à rude épreuve avec le déficit de pluie. Mais aussi pour éviter de se retrouver encore dans de telles situations de coupures d’eau.

Mais attention, la réutilisation des eaux usées est à prescrire avec parcimonie. « Rejeter les eaux usées dans la nature participe à un certain équilibre de la biodiversité. On doit le réfléchir localement et au cas par cas », prévient la chercheuse. Elle précise aussi que toutes les stations d’épuration ne sont pas calibrées pour cela et que plus le circuit est court, mieux c’est : « si vous ajoutez du transport ou construisez des infrastructures supplémentaires, le coût de l’eau devient exorbitant ».

Il y a des endroits plus déficitaires que d’autres également. C’est le cas des littoraux. Les nappes phréatiques connaissent des infiltrations de sel. Dans ces territoires, on doit pouvoir avoir recours à cette solution.

Dans le département de la Vendée, le projet Jourdain verra prochainement le jour. Une partie de l’eau, l’eau issue de la station d’épuration des Sables-d’Olonne, ne sera pas rejetée en mer, mais ré-injectée dans les circuits d’eau potable.

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