C’est en 2000, à Copenhague au Danemark, que la Human Library a vu le jour. Vingt ans plus tard, le projet de bibliothèque humaine est présent dans 90 pays à travers le monde. Le principe est simple : lutter contre les préjugés. Si un livre ne se juge pas sur sa couverture, un être humain non plus.
Ici, les livres sont des personnes. Elles ont toutes comme point commun d’appartenir à une minorité victime de stéréotypes. Elles peuvent être noires, musulmanes, grosses ou porteuses de handicap mais, surtout, elles invitent à écouter leur récit de vie. La plupart du temps, cette écoute se transforme en échange bienveillant. Comme une lecture invite au dialogue.
Une bibliothèque où la parole est d’or
Petit à petit, les stéréotypes s’estompent et la peur de l’autre n’est plus qu’un lointain souvenir. Et si vous pensez que cela ne prêche que des convaincus, détrompez-vous. Comme l’explique Aissata Kane, livre humain à Toulouse d’origine peule mauritanienne : “Il y a toujours à apprendre et nous avons tous des préjugés”. Elle “est” plusieurs livres.
Le best-seller de sa bibliothèque ? “Le Vilain Petit Canard”. Celui où elle se raconte rejetée par sa propre famille. Parce que trop grosse, trop moche, trop noire ou trop maladroite. Aujourd’hui, et après un parcours semé d’embûches, cette bibliothécaire (de profession) partage son histoire avec des inconnus pendant une demi-heure, une fois par mois, à la médiathèque José Cabanis, de Toulouse, où une vingtaine de livres humains sont disponibles.