L’année 1992 n’as pas marqué l’entrée des enfants au Secours populaire. “Ils étaient déjà là”, raconte Farida Benchaa, en charge de la solidarité en France à la fédération du Secours populaire des Bouches-du-Rhône et élue au bureau national de Copains du monde. “Ils participaient à des stands, à des collectes, à l’accueil, ils tenaient les braderies, préparaient les colis. Il fallait un cadre.” La présence des mineurs est, de ce fait, officialisée.
Aujourd’hui encore, ils se concentrent sur les actions de collecte principalement. Ils décident d’un projet de développement international, puis ils collectent de l’argent via un stand ou une action de rue, toujours accompagnés d’adultes. Il s’agit alors de financer la construction d’une école, d’une cantine, d’un poulailler…
Par exemple, un village Copains du monde a été organisé plusieurs années de suite à Bordeaux et y a reçu des enfants marocains, dans le cadre d’un projet de financement d’une bibliothèque et de salles de classe. Au terme de l’opération, ce sont les enfants marocains qui ont invité les petits Bordelais pour apprécier, sur place, la concrétisation de leur engagement. En octobre prochain, des enfants de toute la France, notamment de Marseille, vont aller en Afrique du Sud pour rencontrer l’association avec laquelle ils ont travaillé sur la création d’un livre.
Des actions adaptées
“Les parents nous font confiance quand ils nous confient leurs enfants, donc il y a un climat serein, explique Farida Benchaa. Par exemple, quand on fait des maraudes, on fait attention à l’endroit où l’on se rend. On va à la rencontre de gens qu’on connait. On sait qu’ils ont un regard bienveillant vis-à-vis des enfants.”
Des jeunes qui peuvent s’engager dès 6 ans et jusqu’à 15 ans, même si, dans les faits, on retrouve plutôt des petits à partir de 8 ans, “lorsqu’il y a déjà cette capacité à analyser, à s’exprimer, à débattre”. Ce qui les fait venir au Secours populaire, “c’est d’abord leur envie d’agir, c’est très fort chez eux. L’envie d’être utiles et de faire face aux injustices. Quand on questionne les enfants, c’est la première chose qu’ils nous disent. C’est assez spontané.” Des enfants que l’association va, la plupart du temps, rencontrer dans les centres sociaux, les établissements scolaires où elle intervient, ou qui fréquentent les structures du Secours populaire.
Le souci du bien-être de l’autre
Et cet engagement fait grandir : “Quelque chose se passe en eux et au niveau de leur entourage. La relation est plus sereine avec la famille, ils sont plus concentrés, travaillent mieux à l’école, sont moins énervés, moins dans le stress. Ils ont des discussions. On se dit chouette ! c’est tout gagné. Ça fait chaud au cœur parce que vous participez, à votre mesure, à quelque chose qui vous dépasse. Ce qu’on apporte, c’est une autre sphère. Il y a la famille, il y a l’école et il y a Copains du monde. C’est un autre lieu, un autre espace, pour apprendre des choses.”
D’ailleurs, quoi que ces jeunes fassent ensuite dans leur vie, qu’ils restent au Secours populaire en tant que bénévoles, s’engagent dans une autre association, mènent des actions avec leur comité d’entreprise, “peu importe là où ils s’investissent, il y a le souci du bien-être de l’autre qui perdure, cette bienveillance vis-à-vis de l’autre qui reste”, s’émeut Farida Benchaa. “Copains du monde, c’est une éducation à la citoyenneté”.