Je ne sais pas faire, mais je vais regarder un tuto sur Internet ! Bienvenu en 2022, où l’on apprend toutes sortes de compétences sur la toile. Mais retournons un peu en arrière, en 2010 à l’essor de YouTube et alors que les vidéos ne sont pas encore prisées sur internet.
« L’idée est d’aller aux sources d’initiatives contre la pauvreté, à travers l’éducation, partout dans le monde », explique Simon Fauquet. En 2014, ce dernier et Grégory Flipo sont parmi les premiers à se lancer dans le format vidéo pour vulgariser un apprentissage. Les fondateurs de Sikana en sont persuadés : faire des vidéos facilite l’accès à tous types de savoirs et réduirait les inégalités. Il faut alors les rendre accessibles gratuitement et en différentes langues.
Il faut remonter en 2006, en Thaïlande. Simon Fauquet a 18 ans, il se trouve dans ce pays d’Asie pour construire une école dans un camp de réfugiés et aider la population Mong. Il fait alors la rencontre de Grégory qui l’héberge, avec qui le courant passe et ils le savent, ils monteront un projet ensemble. Grégory fait un tour du monde et, à son retour en France, les deux hommes lancent des vidéos pour répondre aux questions les plus posées sur Internet. La première vidéo publiée sera donc « Comment couper un oignon ? »
« Nous avons commencé avec la cuisine, le dessin et les origamis parce que ce sont nos passions, donc c’était plus simple », précise Simon. Ils ont ensuite cherché des associations engagées sur le terrain pour transmettre les bonnes idées : Emmaüs, La Croix Rouge, la Letche Ligue (pour un programme sur l’allaitement), Favelas Surf Club (qui apprend à enseigner le surf pour sortir les enfants des Favelas), ESF (Électriciens sans frontières)… Ou ici au Cambodge (photo).
Cependant, transmettre un savoir reste difficile. Voilà pourquoi Simon Fauquet reste prudent, le but n’est pas de créer un consensus ou une vérité absolue via les vidéos tutoriel mais de transmettre des solutions en s’appuyant sur les connaissances des associations locales.
C’est aussi pour cela que les vidéos sont traduites en 16 langues différentes. Cuisine, Art, bricolage, nature, santé, sport… il est important de choisir les bons mots et d’adapter une vidéo en fonction du public visé, et de proposer des contenus complémentaires.