Le 3 février 2024, les habitants de Seine-Port en Seine-et-Marne étaient invités à voter. Un référendum avec une question : pour ou contre la mise en place d’une charte communale pour le bon usage des écrans. Une courte majorité en faveur de la charte s’est dégagée à l’issue du vote. 54% des citoyens de Seine-Port ont ainsi décidé de limiter l’accès aux écrans dans la commune.
Cette charte n’a qu’une valeur symbolique, explique Vincent-Paul Petit, le maire de la commune. En effet, le texte ne permet pas de sanctionner les citoyens en cas de non-respect. En revanche, il a le bénéfice d’ouvrir le débat sur cette question très épineuse des écrans.
Au-delà du texte adopté, les élus ont également mis en place des mesures concrètes. Un fascicule, par exemple, est disponible en ligne pour renseigner les familles sur les bonnes pratiques pour limiter l’addiction aux écrans. Il reprend ainsi les « quatre pas » de la pédopsychiatre Sabine Duflo. Le concept suggère quatre temps sans écrans : le matin, pendant les repas, avant de se coucher et dans la chambre de l’enfant. Des alternatives aux écrans sont aussi proposées : boites à livres, espaces sportifs… La commune propose par ailleurs d’offrir un téléphone à touches – sans écran donc – aux collégiens si la famille s’engage à ne pas acheter de smartphone avant l’entrée au lycée.
L’ONU avait déjà reconnu en 2018 l’addiction aux jeux vidéos comme une maladie. De nombreuses personnes, comme le neurologue Michel Desmuget, le journaliste Bruno Patino, Nathan Devers ou encore le docteur Anne-Lise Ducanda tentent d’installer également régulièrement la thématique des écrans dans le débat public. Cette dernière parle même d’« arme de distraction massive » en évoquant les écrans.
Pour aller plus loin > Santé : comment se libérer d’une addiction aux écrans ?