Une étude internationale de la Western Sydney University et l’INRAE publiée dans “Science Advances” dresse un tableau plus optimiste que prévu pour la planète. En effet, une modélisation écologique plus réaliste suggère les choses différemment. Les plantes seraient capables de capter davantage de CO2 rejeté par l’activité humaine dans l’atmosphère que prévu.
Les chercheurs insistent d’ailleurs sur le fait que ces conclusions ne devraient pas inciter les gouvernements à relâcher leurs efforts pour réduire les émissions de carbone. Planter des arbres et préserver la végétation est en effet essentiel, mais cela ne constitue pas une solution miraculeuse, selon les experts.
La photosynthèse sous un nouveau jour
La photosynthèse, processus vital par lequel les plantes transforment le CO2 en sucres grâce à l’énergie solaire, est au cœur de cette étude. Cette “fixation” du carbone contribue à atténuer les effets du changement climatique en réduisant la quantité de carbone dans l’atmosphère.
L’étude s’est appuyée sur un modèle climatique sophistiqué. Elle a pris en compte des aspects cruciaux de la physiologie végétale souvent négligés. Les chercheurs ont testé différentes versions du modèle. Et ont ainsi dévoilé des résultats qui soulignent l’importance d’une approche plus complexe pour prédire l’absorption du carbone par les plantes.
Des mécanismes physiologiques clé
Les chercheurs ont intégré des mécanismes physiologiques critiques à la photosynthèse dans leur modèle, tels que l’efficacité du déplacement du CO2 à l’intérieur de la feuille. Ou encore l’adaptation des plantes aux changements de température. Mais aussi à la distribution économique des éléments nutritifs dans leur couvert. Ces éléments ont joué un rôle décisif dans les résultats obtenus.
Les modèles plus complexes, reflétant mieux notre compréhension de la physiologie végétale, prévoient une augmentation plus soutenue de l’absorption du carbone par les plantes à l’échelle mondiale. Ces résultats, bien que clairs, suscitent des interrogations sur la pérennité de cet effet positif dans le contexte des changements climatiques futurs.
Incertitudes face à l’inconnu climatique
Malgré ces avancées, l’étude souligne l’incertitude quant à la réaction future de la végétation face à des conditions climatiques différentes de celles observées aujourd’hui. Les variations de concentration de CO2, de températures et de pluviométrie pourraient altérer significativement la capacité des écosystèmes terrestres à absorber le carbone.
Matthias Cuntz de l’INRAE Nancy nous parle de cette nouvelle compréhension de l’environnement.