Si les fourmis nous inspirent pour créer de nouvelles machines, des robots autonomes ou des algorithmes pour nous guider, elles ont aussi beaucoup à nous apprendre concernant la santé.
Luc Passera est myrmécologue, il étudie les fourmis depuis plus de 50 ans et pour lui, aucun doute, la fourmi est un insecte qui se soucie des maladies.
Quand les fourmis se soignent
Les fourmis portent sur le thorax des glandes métapleurales. Elles sécrètent des substances qui permettent à ces insectes de se débarrasser de bactéries ou champignons pathogènes. Ces glandes leur sont utiles pour se soigner, mais aussi pour soigner leurs larves. Régulièrement, en les léchant, elles vont protéger les bébés d’infections potentielles.
La façon dont les fourmis meurent est également remarquable. Dans les petites colonies, « les fourmis malades sortent d’elles-mêmes pour mourir à l’extérieur, afin d’éloigner l’infection », explique Luc Passera. Si l’une des fourmis meurt au sein d’une grosse colonie, elle est évacuée rapidement, pour préserver la santé de la société, en évitant que les bactéries du cadavre se propagent.
Enfin, on retrouve aujourd’hui des fragments de résine dans les nids des fourmis. Cette résine est un excellent protecteur pour les bronches et est usée par les fourmis pour prévenir les maladies. Elles savent ainsi utiliser la nature en prévention. Voilà pourquoi la nature et la biodiversité sont importants à préserver, selon Luc Passera : « On ne sait pas de quoi on aura besoin demain ».
Quand les fourmis nous soignent
Les fourmis des jardins, reconnaissables à leur couleur noire, pourraient bien nous sauver la vie. Pour vivre en société, les fourmis se reconnaissent à l’odeur. Nous avons donc appris aux fourmis à être attirées par telle ou telle odeur, en l’occurrence par des cellules cancéreuses dont les odeurs ne sont pas ou peu perceptibles par l’homme.
Après 30 minutes d’entrainement, face à deux pots, les fourmis tourneront autour de celui qui contient des cellules cancéreuses. Un exercice déjà testé avec les chiens, par exemple, mais qui prend beaucoup plus de temps. « On apprend au jour le jour et on ne soupçonne pas encore à quel point la biodiversité pourrait nous aider », explique Luc Passera.