Il ne reste que trois ou quatre producteurs de roses en France. Au fil des années, avec l’augmentation du prix de l’électricité, l’interdiction de certains pesticides et des maladies difficiles à combattre, les cultivateurs ont abandonné la rose au profit de la pivoine.
Les quelques survivants se trouvent aujourd’hui dans le Var. Qui dit peu de producteurs, dit production faible. La majorité des roses coupées vendues chez les fleuristes viendraient ainsi du Kenya, d’Éthiopie, de Colombie ou d’Équateur.
Fleurs françaises : au-delà des roses…
La France compte 500 producteurs de fleurs coupées. Trop peu, donc, pour alimenter le marché et répondre à la demande. « D’ici 5 ans, j’aimerais qu’il y ait 30% de fleurs françaises chez les fleuristes. C’est jouable, car beaucoup de centres de formation agricole ont repris l’enseignement de la production de fleurs coupées. Et les fleuristes commencent à prendre conscience de l’importance de mettre en avant la fleur française », explique Hélène Taquet, cofondatrice du collectif de la fleur française.
Ainsi, pour acheter de saison à la Saint-Valentin, il vaut mieux privilégier les renoncules, les anémones, le mimosa, les tulipes ou encore les narcisses.
Pourquoi acheter des fleurs françaises ?
Voici les avantages du « made in France » en matière de fleurs, selon Hélène Taquet :
- Les fleurs sont très fraiches et tiennent donc plus longtemps en vase : c’est la première qualité des fleurs françaises, car elles sont cueillies à maturité. Cueillie la veille pour le lendemain, la fleur n’aura pas enduré six jours de voyage dans un carton.
- Une variété de fleurs originales : beaucoup d’espèces de fleurs françaises voyagent très mal, mais peuvent être trouvées localement (calendulas, nigelle, cosmos…).
- Une économie rentable : une exploitation fait vivre un couple, crée de l’emploi et du lien entre le monde rural et urbain.
- Les champs de fleurs sont des relais de la biodiversité. Ils sont ainsi utiles et complémentaires avec les cultures françaises.
- Le bilan carbone de la fleur française est évidemment moindre que celui des fleurs importées.
Les fleuristes qui proposent des fleurs coupées françaises le précisent généralement avec un label. « Il y a le label Fleurs de Franc. Mais le plus simple reste de se renseigner auprès du commerçant. Le fleuriste sait d’où viennent ses fleurs et serait bien malhonnête de ne pas vous répondre. » Autre possibilité, pour la Saint-Valentin : opter pour une plante.