Le parcours de Sabine Carriou n’est pas un long fleuve tranquille. Fondatrice de l’association strasbourgeoise d’aide aux sans-abris Les petites roues, elle tire son énergie et son altruisme de son vécu. À ses 18 ans, elle décide de fuguer et de quitter la Bretagne, fuyant un contexte familial difficile. Elle s’installe à Lyon avec son petit ami de l’époque. Mais cette idylle se termine rapidement et Sabine se retrouve à la rue.
Son quotidien devient rythmé par les agressions, les nuits dehors sans-abri, les appels au 115 et au Samu social. Malgré son amour de l’école, sa fugue interrompt sa Terminale et la prive du bac. De nombreux lycées refuseront de l’intégrer. Lasse de cette situation, elle s’écroule à un arrêt de bus. C’est là qu’elle fait une rencontre décisive, celle d’une bonne sœur. Après l’avoir réconfortée, cette dernière la met en relation avec le directeur d’une école privée lyonnaise. Elle y est acceptée. Le début d’une renaissance pour Sabine. Elle intègre enfin un foyer.
L’enseignement puis la psychologie
Elle reprendra avec passion ses études, obtiendra un BTS avant de se lancer dans un master en biotechnologie. Plus tard, elle travaillera près de six ans en Suisse dans l’agroalimentaire. En parallèle, elle découvre le bénévolat au sein d’une association en donnant des cours de français. Elle prend goût à l’enseignement et en fait son métier. Elle enseignera ainsi les maths dans un collège suisse. Puis, il y a dix ans, elle s’installe à Strasbourg par amour. Désireuse de s’engager pour les autres, elle finit par créer en 2017 l’association d’aide aux sans-abris “Les petites roues”.
Dans le cadre de cette structure, elle réalise avec des bénévoles des distributions alimentaires et autres actions de soutien matériel aux personnes sans-abris. Au cours de ces maraudes, ils cherchent des solutions d’hébergement. Un accompagnement administratif est aussi proposé. De quoi aider des personnes au parcours de vie accidenté à se remettre sur de bons rails. Aujourd’hui, Sabine partage son appartement avec le local de l’association et son activité de psychologue libérale, une profession qu’elle a épousée à Strasbourg.