Nietzsche professait qu’il fallait se méfier de toute pensée n’ayant pas mis les muscles à la fête et proclamait que « l’on n’écrivait bien qu’avec ses pieds ».
D’Aristote arpentant le gymnase du Lycée à Rousseau traversant la France à pied, marcher, parler et penser, ne serait-ce pas là un seul et même mouvement, semblable et permanent, de chutes et de redressements ?
Un mouvement
Dans leur dernier livre, « Je marche donc je pense », publié aux éditions Albin Michel, Roger-Pol Droit et le neurologue Yves Agid établissent des similitudes entre les effets de la marche physique et ceux de la pensée sur le fonctionnement du cerveau, en s’appuyant sur leurs expériences personnelles et les recherches récentes en neurosciences.
Ils nous donnent également à envisager la pensée comme une marche en elle-même, un mouvement au sein des idées, entre les mots, entre les représentations, un enchaînement de réflexions, comme un enchaînement de pas, nous permettant de nous déplacer dans un paysage de significations.
« Je marche donc je pense », de Roger-Pol Droit et Yves Agid, aux éditions Albin Michel, 19,90 €.