Je suis un homme qui donne et qui reçoit, un chercheur de bonheur. Ainsi s’exprime René Frégni, écrivain, auteur à succès publié chez le premier éditeur planétaire : Gallimard. Sa vie a pourtant commencé dans un quartier populaire de Marseille où le seul avenir envisageable était le travail ouvrier ou la délinquance.
Ce sont la révolte et la souffrance qui ont dessiné son avenir. René Frégni parle de déterminisme pour évoquer son parcours. La souffrance parce que ses camarades de classe se moquent de lui : il a des lunettes. La révolte lorsqu’il les jette. Conséquence : il sera pratiquement illettré et basculera vers l’univers des voyous. Une autre marginalisation.
Sur la route comme Rimbaud
Puis René Frégni prend la route (Europe, Turquie) jusqu’à se présenter pour son service militaire avec trois mois de retard. Conséquence : il se retrouve en prison. C’est la première boucle de son existence.
Là, il y retrouve une paire de lunettes, indispensable pour lire le livre qui lui est proposé dès son premier jour d’incarcération. René découvre ainsi la force des mots et leur pouvoir sur l’imagination. Une argile qu’il va travailler sans relâche.
De l’humiliation à la reconnaissance
René Frégni se met à écrire. Il exerce différents métiers mais ne cesse jamais de noircir du papier, ni de lire. Tout. Et puis vient le temps de l’ambition : un livre. Puis un autre. Et puis un autre encore. Quatre livres qu’il envoie à des éditeurs. Quatre déceptions multipliées par le nombre de destinataires. Jusqu’au jour où enfin la porte s’ouvre. Et ces quatre premiers opus seront publiés et primés. Ça y est, René Frégni est écrivain.
Retour en prison
C’est alors qu’on lui propose de retourner en prison. Pour y animer des ateliers d’écriture. C’est la seconde boucle de son parcours. Il partage à présent son expérience, depuis trente ans dans toutes les prisons. En retour, il reçoit et s’inspire de ce qu’il y vit. L’imaginaire de l’écrivain fait le reste, les livres naissent.
Je vous propose d’écouter sur AirZen Radio le témoignage d’un homme pleinement conscient des ruptures de sa vie, provoquées ou subies, dont il a su tirer tout le positif pour construire son bonheur.
Le dernier livre de René Frégni aux Editions Gallimard
Bibliographie
1988 – “Les Chemins noirs – L’évasion et l’errance d’un jeune homme à travers l’Europe”, (prix du roman populiste 1989)
1990 – “Tendresse des loups”
1992 – “Les Nuits d’Alice”, Folio Gallimard
1994 – “Le Voleur d’innocence”, Folio Gallimard
1996 – “Où se perdent les hommes ?”, Folio Gallimard
1998 – “Elle danse dans le noir”, Folio Gallimard
2000 – “On ne s’endort jamais seul”, Prix Antigone (2001)- Folio Gallimard
2002 – “L’Été”, Folio Gallimard
2004 – “Lettre à mes tueurs”, Folio policier Gallimard
2006 – “Maudit le jour”, Folio Gallimard
2008 – “Tu tomberas avec la nuit”, Folio Gallimard
2011 – “La Fiancée des corbeaux”, Gallimard – collection « blanche » – Folio Gallimard
2013 – “Sous la ville rouge”, Gallimard – collection « blanche » – Folio Gallimard
2016 – “Je me souviens de tous vos rêves”, Gallimard – collection « blanche »
2017 – “Le Chat qui tombe et autres histoires noires”, éditions de l’Aube
2017 – “Les Vivants au prix des morts”, Gallimard – collection « blanche »
2019 – “Dernier arrêt avant l’automne”, Gallimard – collection « blanche »
2019 – “Carnets de prison ou l’oubli des rivières”, Gallimard – collection “tracts”
2022 – “Minuit dans la ville des songes”, Gallimard