Faire impact, qu’est-ce que cela veut dire ? “C’est prendre une problématique et essayer de la résoudre par l’entrepreneuriat”, répond Flavie Deprez. Elle est la cofondatrice et directrice générale de Carenews. Le média des acteurs de l’engagement a dressé, pour la troisième année consécutive, le TOP 50 de l’entrepreneuriat à impact.
Mesurer les résultats
Parmi les nombreux lauréats, des structures comme HelloAsso, Label Emmaüs, Enact’us, LemonTri ou encore Yuka. Nous avons pu interroger deux des organismes sélectionnés – Neosilver et Moulinot – pour explorer leur vision de l’impact et surtout comprendre ce qui se cache derrière ce mot.
S’il n’y a pas de cadre juridique ou de définition légale de l’impact, des labels comme BCorp ou Entreprises à mission peuvent entrer en jeu. Mais ils ne sont pas suffisants. « Pour le classement, on a donc fait émerger plusieurs critères statistiques », précise Flavie Deprez.
D’abord, les structures doivent proposer une solution à une problématique. Ensuite, leurs résultats doivent répondre à certaines exigences. « La robustesse de l’organisation, les pratiques responsables, l’engagement, l’aspect solution et l’impact global sur la société et la planète », explique-t-elle.
« Que nous apprennent les 52 000 données collectées au cours des éditions ? Que l’impact prend une place croissante dans l’économie », peut-on lire dans le dossier de Carenews. « Ce classement n’est pas établi sur des mots, des engagements ou des pitchs. Mais sur des résultats scientifiques, sur des questionnaires d’auto-évaluation, sur des chiffres », précise Flavie Deprez.
Dans le cas de Neosilver, par exemple, les résultats sont facilement mesurables. « Nous avons étudié en amont les besoins des seniors, constaté les situations de mort sociale dans laquelle sont certains d’entre eux. Nous avons ensuite imaginé des ateliers, en établissement et hors établissement et nous évaluons ensuite, va des questionnaires, la satisfaction des usagers », explique Jean Hennequin.
L’importance du facteur humain
Du côté de Moulinot, structure portée par l’ancien chef Stéphan Martinez, l’impact se mesure en tonnes de restes alimentaires récoltés. « On accompagne tous les métiers de bouche pour former le personnel. Leur montrer que les restes alimentaires sont une matière première et non un déchet. On la transforme aussi en énergie pour le monde agricole. Et tout ceci participe à la création d’emplois, explique-t-il. On a un impact sur l’environnement, sur le social aussi. »
En 2024, Moulinot aura 10 ans. Et la structure, qui comptera bientôt quelque 150 collaborateurs, est en avance sur son temps. Elle est parvenue à créer une véritable filière de collecte des déchets alimentaires et de valorisation. Et ce, alors que, dès l’an prochain, toutes les communes de France auront pour obligation de mettre en œuvre la collecte du compost chez les particuliers.
« On met en valeur de structures natives de l’impact. Avec le TOP 50, on montre surtout qu’elles sont crédibles, qu’il ne s’agit pas de projets utopistes et qu’elles ont vraiment un impact sur la société, l’environnement ou les deux », ajoute Flavie Deprez de Carenews.