Claudia Kespy-Yahi est fondatrice et présidente de Cap Enfants et vice-présidente de la Fédération française des entreprises de crèches – TEDx speaker. Elle est autrice de “Petite enfance, de la musique avant toute chose ! “ paru aux éditions Dunod.
Le cerveau se développe en grande partie grâce à la musique. “L’enfant in utero, construit déjà son acquisition du langage, sa socialisation, ses canaux neuronaux. La musique que l’enfant vit sont des sons qu’il entend : les gargouillis qui sont les sons extérieurs et le rythme cardiaque, le flux sanguin… Tout l’environnement intra-utérin de l’enfant lui permet de développer sa compétence auditive et d’entendre de la musique, c’est-à-dire du rythme et de la mélodie. Ces composantes le préparent à l’acquisition du langage, mais encore plus à la socialisation”, explique Claudia Kespy-Yahi.
L’ouïe surdéveloppée des tout-petits
Dès leur naissance, les bébés démontrent une sensibilité extraordinaire à la musique et aux sons. Après la naissance, cette sensibilité à la musique ne fait que s’amplifier. Les bébés sont capables de détecter des variations subtiles de tonalité, de rythme et de mélodie bien mieux que les adultes. Cette aptitude à percevoir la musique avec une grande précision est essentielle pour leur développement cognitif.
Une initiative farfelue revient régulièrement sur les réseaux sociaux : celle de mettre un casque audio sur le ventre de la mère afin de favoriser l’intelligence du fœtus. Il ne faut surtout pas le faire, insiste Claudia Kespy-Yahi. “La plus belle symphonie est celle dans le ventre de la mère. L’environnement musical symphonique in utero est absolument naturel, c’est-à-dire que l’enfant vit dans le son de la maman et entend des sons intérieurs. Il est absolument déconseillé de mettre des casques sur le ventre de la maman, parce qu’il y a une résonance qui peut détériorer la compétence auditive, tout le système auditif. Il ne faut pas mettre le casque sur le ventre ou mettre le ventre à proximité d’une enceinte.”
De même, il convient d’éviter les lieux bruyants comme les discothèques. Par ailleurs, la musique ne favorise pas l’intelligence, “mais elle développe énormément de compétences“, précise la spécialiste.
La musique et le langage
L’interaction entre la musique et le langage est profonde et complexe. La musique partage de nombreuses caractéristiques avec le langage, telles que la structure rythmique et mélodique. Les tout-petits qui sont exposés à la musique régulièrement développent souvent une meilleure compétence linguistique. “La musique sculpte le cerveau. Elle prépare des capacités qui sont des capacités de discrimination, par exemple, qui vont être le terreau du langage. Elles préparent aussi des capacités de synchronisation, notamment avec le rythme qui est le terreau de la socialisation. Et puis, il y a toute l’écoute, la mémorisation, la concentration qui sont énormément travaillées à travers la musique puisque l’enfant écoute, va se concentrer, va mémoriser et va chanter”, explique Claudia Kespy-Yahi.
La musique peut également être utilisée comme une aide à la mémoire. Par exemple, en chantant une chanson simple pour accompagner une routine quotidienne, comme se laver les mains ou ranger les jouets, les parents peuvent aider leurs tout-petits à se rappeler plus facilement des étapes de la tâche.
L’invitée.
D’origine franco-autrichienne, Claudia Kespy-Yahi a grandi dans un environnement multiculturel. Elle a fondé en 2005, après la naissance de ses enfants, son propre réseau de crèches Cap Enfants. Vice-présidente de la Fédération française des entreprises de crèches – TEDx speaker, elle est autrice de “Petite enfance, de la musique avant toute chose !“, paru chez Dunod.