Près de 85% des Français estiment qu’il est important de continuer à développer l’agriculture biologique. Voilà ce qui ressort du dernier baromètre sur la consommation et la perception du bio, réalisé par l’Agence Bio (agence de développement et de promotion du bio en France).
C’est un signe encourageant pour le développement de la filière, d’autant que neuf Français sur dix admettent consommer régulièrement des produits alimentaires bio.
Qu'y a-t-il derrière ce label ?
Pour Laure Verdau, directrice de l’Agence Bio, la clé c’est de communiquer : « Près d’un Français sur deux juge que les produits bio n’en sont pas vraiment et c’est problématique », explique-t-elle à AirZen Radio.
Une légère défiance qui n’a pour autant pas lieu d’être parce qu’« il n’y a pas de vraie ou de fausse bio », selon Laure : « Quand un produit est estampillé AB, c’est comme une sorte de diplôme d’État offrant des garanties importantes et auxquelles on ne peut pas déroger ». Le bio, c’est un cahier des charges de plus de 300 pages sur de nombreuses thématiques : respect du bien-être animal, interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires, respect des cycles naturels et des saisons, réduction des emballages…
« Tous les autres produits, certifiés par des organismes privés, ne peuvent pas prétendre au bio quand bien même ils ont une démarche plus responsable », défend la directrice de l’Agence Bio, qui se félicite néanmoins « que la bataille des idées soit gagnée pour le bio. Si des marques de grandes distributions sont de plus en plus regardantes sur ces thématiques, alors tant mieux, mais le label BIO est une vraie garantie supplémentaire », conclut-elle.
Pourquoi manger bio ?
« Manger bio est une véritable démarche », affirme Laure Verdeau. Selon elle, cela engendre nécessairement un rééquilibrage alimentaire, « surtout si on veut éviter que nos courses nous coûtent trop cher ». On s’assure, par exemple, de manger des produits de saison, de rémunérer les agriculteurs à un prix plus juste, et de consommer local. « Les fermes en bio font beaucoup plus de ventes directes que les fermes qui ne le sont pas, et cela participe à recréer du lien social », explique-t-elle.
Qu’en est-il alors des fraudes ? Selon une enquête de l’ONG Foodwatch, publiée en 2021, un produit bio sur huit n’en est pas vraiment un. « Chaque produit est contrôlé une fois par an par une douzaine d’organismes publics certifiés. Il faut ajouter à cela les contrôles inopinés », explique-t-elle. Les fraudes existent, mais ne sont pas plus nombreuses dans la filière bio. Il est évident qu’elles doivent être traquées, mais les organismes n’y ont aucun intérêt puisque s’ils en laissent trop passer, ils risquent de perdre leur agrément.