Que faire quand un enfant souffre de refus scolaire anxieux ?

Votre enfant se plaint systématiquement de maux de ventre le dimanche soir en pensant à l’école ? Il souffre de crises de larmes ou de panique lorsqu’il est question d’aller en classe ? Il s’agit peut-être du refus scolaire anxieux.

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Les périodes à risque du refus scolaire anxieux

Les périodes à risque du refus scolaire anxieux

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Qu’est-ce que le refus scolaire anxieux ?

Qu’est-ce que le refus scolaire anxieux ?

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La prise en charge du refus scolaire anxieux

La prise en charge du refus scolaire anxieux

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Pour comprendre le refus scolaire anxieux et savoir comment y faire face, Marie Costa partage son expérience et ses conseils. L’experte est enseignante depuis 25 ans, conférencière et coach parental. Elle a écrit « Mon enfant ne veut plus aller à l’école », paru chez De Boeck Supérieur.

Le refus scolaire anxieux, autrefois appelé « phobie scolaire », est une forme d’anxiété. Elle se manifeste chez les enfants par une peur intense et irrationnelle de se rendre à l’école. Contrairement à une phobie classique, où la peur est déclenchée par un objet ou une situation spécifique, le refus scolaire anxieux peut se manifester bien avant que l’enfant ne mette un pied dans l’enceinte scolaire. « L’enfant peut avoir des symptômes ou des problèmes d’anxiété à la maison, la veille avant de partir ou le matin dans la voiture », explique Marie Costa.

Ce phénomène peut entraîner des symptômes physiques réels, tels que des maux de ventre, des migraines, voire des crises de panique. Ce n’est pas que l’enfant ne veut pas aller à l’école, il ne peut pas. « Entre le “veut” et le “peut”, il n’y a qu’une lettre de différence. Mais ça fait toute la différence », affirme Marie Costa.

Les périodes à risque du refus scolaire anxieux

Certaines périodes sont plus propices à l’émergence de cette anxiété. Notamment à 7 ans, explique Marie Costa. En effet, l’entrée en CP, avec son lot de nouvelles attentes et exigences, peut être particulièrement difficile pour certains enfants. 

D’autres moments peuvent être critiques, comme l’entrée au collège, généralement à 10 ou 11 ans. L’enfant est alors confronté à un nouveau système éducatif, avec plusieurs professeurs, un établissement souvent plus grand et la perte de ses repères habituels. La transition vers la quatrième ou la troisième, voire l’entrée au lycée, constituent également des périodes sensibles.

Les causes multiples du refus scolaire anxieux

Les causes du refus scolaire anxieux sont variées. Elles peuvent différer d’un enfant à l’autre. Parmi les facteurs déclencheurs se trouvent les troubles anxieux généralisés, les difficultés scolaires. Mais aussi les troubles de l’apprentissage ou de l’attention, et le harcèlement scolaire.

« Les causes sont nombreuses. Elles sont tellement différentes d’un enfant à l’autre qu’il est compliqué, parfois, de mettre un mot sur le refus scolaire anxieux », explique Marie Costa. Cette complexité rend le diagnostic difficile. Les symptômes peuvent par ailleurs être parfois interprétés, à tort, comme des problèmes médicaux classiques.

Une prise en charge rapide 

« La prise en charge doit être rapide », insiste Marie Costa. Il est important d’agir dans les trois mois suivant les premiers signes. Un retard dans la reconnaissance et la prise en charge de cette anxiété peut en effet prolonger le trouble et entraîner des répercussions durables sur la vie scolaire et familiale de l’enfant. Ainsi, si rien n’est fait, le refus scolaire anxieux peut durer plusieurs années.

La collaboration entre parents, enseignants et professionnels de santé est essentielle pour aider l’enfant à surmonter son refus scolaire anxieux. « La triple alliance est ce qui fonctionne le mieux », explique Marie Costa. Le parent doit être à l’écoute de son enfant, observer attentivement ses symptômes et ne pas hésiter à consulter un médecin généraliste pour obtenir un diagnostic précis. Il est parfois nécessaire de retirer l’enfant de l’école temporairement pour se concentrer sur sa santé mentale avant de réintégrer progressivement le milieu scolaire. Les enseignants, quant à eux, jouent un rôle clé en adaptant l’environnement scolaire aux besoins de l’enfant.

Des outils pour surmonter le refus scolaire anxieux

Pour soutenir l’enfant, Marie Costa propose plusieurs outils dans son livre, destinés tant aux parents qu’aux enseignants. L’un des exercices consiste à aider l’enfant à classer ses peurs, de la plus à la moins intense, et à les verbaliser. Un autre outil, la “BD des qualités”, permet à l’enfant de retrouver confiance en lui en identifiant ses forces et ses réussites passées. “Tout enfant a envie d’être le héros d’une BD,” explique l’experte. 

©Marie Costa

L’invitée. 
Marie Costa, experte en parentalité, auteure et conférencière, a accompagné de nombreuses familles durant 25 années d’enseignement et de coaching parental. Diplômée d’un Master en Sciences de l’éducation, d’un diplôme de Conseillère en économie sociale et familiale, elle est la fondatrice de M&C Parentalité et du programme de coaching « Développer ses talents de parents ». Elle est l’autrice de « Mon enfant ne veut plus aller à l’école, le guide pour prendre en main l’anxiété scolaire de votre enfant », paru chez De Boeck Supérieur.

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Ce contenu audio a été diffusé le 02 octobre 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Eva Kopp

Journaliste

Agence de communication Perpignan