Un sol sec et aride, rempli de cailloux, où rien ne pousse. Sans son système d’irrigation, c’est ce à quoi devrait ressembler la plaine de Crau en Provence. “C’est un ingénieur du roi, Adam de Craponne, originaire de Salon-de-Provence, qui a eu l’idée de détourner les eaux de la Durance. Il a conçu un système pour acheminer cette eau par un canal à ciel ouvert, sur la ville de Salon-de-Provence, dans un premier temps”, explique Didier Tronc, le directeur du comité du foin de Crau.
Au départ, cette eau était dédiée à alimenter des moulins. “Rapidement, on s’est aperçu que cette eau a permis le développement de l’agriculture sur une zone aride, puisque la Crau est l’une des dernières steppes arides d’Europe. La culture du foin de Crau s’est ensuite développée aux XVIIIe, XIXe siècles, grâce à cette eau.”
13 000 hectares de prés irrigués
Le foin de Crau est unique en France et en Europe, car c’est le seul à être labellisé AOP. “Le foin de Crau a une forte appétence pour les animaux. Il est riche en minéraux et en oligoéléments. L’eau de la Durance, qui permet son développement, possède des valeurs minérales que n’ont pas les autres forages”, précise Didier Tronc. À cela s’ajoute le climat méditerranéen de la zone, qui favorise le séchage du foin au soleil.
“Le foin peut ressembler de loin, à n’importe quel autre forage. Mais il a une odeur particulière qui est très appréciée par les animaux. On le distingue aussi par son emballage, une ficelle rouge et blanche, qui atteste de son appellation AOP.” Aujourd’hui, 13 000 hectares de prés sont irrigués sur le territoire grâce au système d’irrigation de Crau.